VIDEO. IUT de Saint-Denis : le directeur soupçonné de manipulation par l'université

En conflit depuis des mois avec deux enseignants, le directeur de l'IUT de Saint-Denis est soupçonné d'avoir introduit des tapis de prière dans le local d'une association étudiante musulmane pour accréditer la thèse d'une emprise islamiste sur son établissement, rapporte l'AFP. Des faits qu'il nie.

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Un nouvel épisode dans le feuilleton de l'IUT de Saint-Denis. Selon une source policière, rapportée par l'AFP, la police judiciaire de Seine-Saint-Denis s'est rendue sur place vendredi et s'est fait remettre des tapis de prière et une bande-vidéo. Le jour-même, une main courante a été déposée par la direction de l'université Paris 13, dont l'IUT dépend, selon une source proche du dossier, citée par l'AFP.

Dans cette main courante, dont l'AFP a pris connaissance, l'université soupçonne Samuel Mayol d'avoir placé lui-même une vingtaine de ces tapis dans le local le 6 octobre, afin d'accréditer la thèse d'une offensive islamiste rampante permise par la complicité des deux enseignants, qui sont d'origine maghrébine. Alors que le local était fermé depuis le 24 juillet, une responsable de l'université a eu la surprise mercredi d'y découvrir "la présence de plusieurs tapis de prière supplémentaires".

"Une manipulation abjecte", selon Samuel Mayol

La direction va plus loin, et pense que Samuel Mayol pourrait être derrière une fausse alerte à la bombe en février 2014 qui avait conduit la police à pénétrer dans le local et à y constater déjà la présence de tapis religieux.

Sur Twitter, Samuel Mayol se dit "victime d'un acharnement. On est plus prompt à défendre les responsables que les victimes. On va même jusqu'à inventer de fausses preuves".  "Certains à la direction de l'université ont choisi le camp des agresseurs pour justifier de leur lâcheté et sont prêts à tout pour salir Samuel Mayol", a réagi son avocat Richard Malka.


Prosélytisme et détournement de fonds publics

Depuis près de deux ans, l'IUT est secoué par une violente crise interne qui oppose son directeur Samuel Mayol à deux enseignants du département "techniques de commercialisation". Avec le renfort de l'association Anticor, qui a porté plainte récemment pour "détournement de fonds publics", Samuel Mayol les accuse de s'être fait payer indûment des milliers d'heures de cours qu'ils n'ont en réalité pas assurées.

Il leur reproche également d'avoir laissé l'association étudiante L'Ouverture faire du prosélytisme religieux, en vendant sans autorisation des sandwichs halal et en dissimulant des tapis de prière. Depuis qu'il a dénoncé ces dysfonctionnements supposés, ce partisan d'une interdiction du voile à l'université affirme être l'objet de menaces de mort et d'agressions, sans que la police judiciaire ait pu en identifier les auteurs.

► VOIR le reportage du 14 mai 2015 : le directeur de l'IUT de Saint-Denis victime de menaces (C. Pelé/F. Askienazy)


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