VIDÉO. Le directeur de l'IUT de Saint-Denis subit des menaces depuis un an

Des cours facturés, payés mais "pas assurés", un "système de copinage": un rapport remis début avril confirme les "dérives" dénoncées par le directeur de l'IUT de Saint-Denis, menacé de mort depuis plusieurs mois.

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"A son arrivée à la tête de l'IUT en 2014, Samuel Mayol a mis au jour un certain nombre de dérives sur des heures de cours, payées à des vacataires mais pas forcément assurées", a expliqué à l'AFP une source proche de la direction de l'université de Paris XIII, dont dépend l'IUT de Saint-Denis. Le nouveau directeur a alors fusionné les deux départements de techniques de commercialisation, évinçant Rachid Zouhhad, un ancien responsable, mis en cause dans le dossier. C'est également à cette époque que Samuel Mayol découvre qu'une association, L'Ouverture, cache dans son local des tapis de prière et vend, sans autorisation, des sandwichs halal. 

Après avoir pointé ces dysfonctionnements, le directeur de l'IUT a reçu plusieurs lettres de menaces de mort, certaines écrites en arabe. Il a porté plainte, tout comme l'université.

>> Voir le reportage de Caroline Pelé avec Frédéric Askiénazy : 


Une enquête, confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, tente de retrouver l'auteur des menaces, toujours inconnu, et d'établir le lien entre les différents faits survenus à cette époque.

Un rapport d'inspection, remis début avril au ministère de l'Enseignement supérieur, et qui sera rendu public prochainement, pointe ces dysfonctionnements et préconise des "recommandations" que "le président de l'université s'est engagé à mettre en
oeuvre", a précisé le ministère, confirmant une information diffusée par plusieurs médias. "Une enquête administrative pourrait également sanctionner" les deux personnes mises en cause dans ce système de surfacturation, a-t-on ajouté rue de Grenelle tout en précisant que l'initiative revient à la direction de l'université. 

Dans un communiqué transmis mardi soir à l'AFP, le ministère de l'Education a "condamné avec force" les "menaces et intimidations (... ) adressées au directeur de l'IUT à qui le ministère "réitère son soutien plein et entier". "Les auteurs de ces menaces doivent être poursuivis et condamnés", lit-on plus loin dans le texte. "Dès mi-juin Monsieur Salzmann devrait convoquer en conseil de discipline deux des protagonistes dont Monsieur Rachid Zouhhad", a précisé une source universitaire. 

Pour le président de l'université Paris XIII, critiqué pour la passivité de la direction, on ne peut l'accuser d'une "prétendue inaction". Et pour cause, "c'est moi qui ai demandé un rapport pour savoir ce que je devais faire", martèle Jean-Loup Salzmann, par ailleurs président de la Conférence des présidents d'université (CPU).

Le directeur de l'IUT, Samuel Mayol, a appelé "la ministre de l'Enseignement supérieur et le président de l'université Paris XIII à prendre des sanctions". "Je ne peux pas vivre normalement depuis un an", a-t-il déclaré au micro de RTL, à cause des "29 menaces reçues en un an".

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