Poissons piégés par la décrue, nids emportés par la montée des eaux: les inondations "créent des déplacements massifs" de faune et augmentent la mortalité, explique le biologiste Gilles Boeuf, spécialiste de la biodiversité et conseiller de la ministre de l'Environnement Ségolène Royal.
Quelles conséquences ont les crues exceptionnelles sur les poissons?
Gilles Bœuf : le danger pour la faune aquatique c'est la décrue: les poissons risquent de se retrouver piégés dans des zones où ils ne devraient pas être, où ils ne peuvent pas survivre. J'ai vu dans les Pyrénées, lors de fortes crues, des truites en plein champ, à plus de 30 mètres du cours d'eau. Et puis chaque inondation est associée à de la pollution. L'humain a empoisonné certains sols. Tous les métaux lourds, les perturbateurs endocriniens, tout cela va se retrouver dans la Seine et dans l'estuaire.
Et pour la faune terrestre ?
G.B : "C'est pour la faune terrestre que le problème est le plus grand. On est à une époque de nidification, fin mai début juin, pas mal d'oiseaux ont leurs petits. S'ils ont niché pas loin du lit du fleuve, les nids sont emmenés, les parents perdent leurs enfants, là il y a une perte importante.
Faut-il voit dans ces crues une conséquence du changement climatique ?
G.B : "Ce qui nous surprend le plus, c'est l'ampleur de cette crue à cette époque de l'année. Je ne relie surtout pas ce qui s'est passé au changement climatique, c'est trop tôt. Il n'empêche que le changement climatique va créer des événements comme celui-là. Il faut se préparer à une fréquence de ce genre d'événements beaucoup plus grande qu'auparavant.