Les enseignes de luxe, les grands magasins, les commerces des quartiers touristiques voient fondre leur fréquentation. Les professionnels s’inquiètent pour la période de noël.
Au rez-de-chaussée du Printemps, une vendeuse du rayon cosmétique le confirme : « c’est désert ». La direction du magasin annonce une baisse de la fréquentation de 30% pour l’ensemble du magasin.
A l’entrée, les vigiles fouillent les sacs, « des hommes en civil sont chargés de surveiller les allées du magasin » explique Agnès Vigneron, la directrice des magasins Haussmann.
Malgré cela, les passants ou clients ne sont pas sereins aux abords des magasins. Ce mercredi dernier, la présence d’une voiture suspecte a déclenché un mouvement de panique.
Devant les vitrines de Noël, dont l’une à la gloire de Dark Vador, rares sont les touristes qui se font photographier. Les chiffres de la fréquentation des transports publics confirment que les franciliens hésiteront à venir dans la capitale.
C'est indécent de faire du shopping
A quelques stations de métro, les magasins spacieux de l'avenue Montaigne sont vides. "A la différence des grands magasins, ce n'est pas lié à la sécurité. C'est une question d'état d'esprit. Les gens se disent que c'est indécent de faire du shopping après de tels événements", analyse Armelle à la caisse d'une maroquinerie de luxe.
Dans le bas des Champs-Elysées, les chalets du marché de Noël ont ouvert vendredi dernier, quelques heures avant les attaques dans l'est parisien.
"On a bien travaillé vendredi. Là c'est catastrophique. Même pas de quoi payer la location quotidienne du chalet (600 euros). On a l'impression que les gens n'ont pas envie d'acheter des choses superflues", soupire Marlène qui propose des moules à pâtisseries.
Le stand de gastronomie hongroise ou le restaurant brésilien installés dans le bas des "Champs" partagent le même constat: "une trentaine de couverts contre une centaine l'année dernière en moyenne", lance Jude, responsable de la grande salle du "Brasil team".
Les illuminations de Noël ont été allumées jeudi soir. A deux pas de l'Elysée, les mesures de sécurité ne se font pas lourdement sentir: une patrouille de trois CRS, dont un avec un fusil d'assaut, tout de même.