Pendant l’été, tous les dimanches, France 3 Paris Île-de-France vous propose une série d’articles consacrée à ces petites curiosités sur Paris et sa région. Cette semaine, on vous raconte comment les stations du métro parisien sont nommées.
L’appellation des stations du métro parisien est souvent liée au nom de la rue, du boulevard ou de l’avenue vers laquelle se trouve la station concernée. Or, certaines d’entre elles portent le nom de personnages ayant marqué l’Histoire de Paris, de France ou même d’autres pays. Ainsi, des stations comme Louise Michel sur la ligne 3 ont changé de nom à travers l’histoire pour adopter des noms de figures historiques. Ainsi, la station qui porte désormais le nom de l’institutrice était nommée Levallois-Bécon jusqu’en 1946.
Un processus de nomination historiquement à l’initiative de la RATP
Pour les noms des nouvelles lignes de métro, la RATP et Île-de-France Mobilité suivent un processus strict prenant en compte l’environnement urbain autour de la station concernée. À travers l’Histoire le processus de nomination des stations à évolué. Pour les stations les plus anciennes du réseau, une étude de l’environnement urbain local précédait les choix qui devaient être validées par les communes concernées et Île-de-France depuis sa création.
Contactée par nos soins la RATP précise à propos de cette étude qu’elle consistait à prendre en compte "l’Histoire de la ville, du quartier ou de la voirie pour identifier des propositions conformes à l’ancrage urbain" . L’organisme explique en outre qu’aujourd’hui la prérogative du choix des noms de stations sur l’ensemble du réseau concerne IDFM. La RATP conserve, elle la responsabilité de nommer les arrêts de bus.
Le public sollicité pour trouver des noms de stations pour la ligne 4
En 2018, la RATP a fait appel au public afin de nommer deux nouvelles stations de la ligne 4 qui reliaient Montrouge à Bagneux. L’initiative portée par IDFM a mis à contribution plus de 30 000 Franciliens qui, suite à un vote ont nommé les stations Barbara et Bagneux-Lucie Aubrac.
Quelle place pour les femmes dans l’onomastique des stations de métro ?
Ces deux stations font partie des 11 du métro parisien qui porte au moins le nom d’une femme célèbre. Louise Michel reste à ce jour la seule figure féminine à bénéficier d’une station uniquement à son nom. D’autres comme Simone Veil partagent le nom avec un lieu : Simone Veil-Europe, tandis que certaines comme Marie Curie se voient honorer aux côtés d’un nom masculin, en l’occurrence ici, celui de son mari pour donner la station Pierre et Marie Curie. Certains spécialistes de l’histoire dénoncent un manque de parité dans les appellations des stations.
L’historienne Mathilde Larrère qui a publié en 2020 l’ouvrage le Metro des millitant-e-s en collaboration avec Laurence de Cock explique que "les femmes sont invisibles dans l’espace public, il y a très peu de noms de rue et de places qui sont donnés à des femmes et cela se répercute dans les stations de métro" . L’historienne interrogée par France 3 Paris Île-de-France avance également que le choix des femmes après lesquelles sont nommées les stations émane du résultat d’une "vision genrée qu’on a des femmes" .
Elle constate que "quand on accepte de donner le nom d’une rue ou d’une station de métro, on choisit soit une religieuse, une artiste ou une écrivaine" mais qu’en revanche les noms de femmes politiques étaient encore trop rares dans l’onomastique des rues et des transports parisiens.