AirBnb et la mairie de Paris ont passé un accord inédit dont le but est de "rappeler les règles" de la location "courte durée" d'appartements aux propriétaires loueurs et bien sûr de les "pousser" à respecter ces règles.
C'est une première, un accord d'un nouveau genre, que la municipalité parisienne cherchait depuis déja plusieurs mois : tous les loueurs Airbnb de Paris susceptibles de dépasser les quatre mois de location par an vont recevoir un email leur rappelant la règlementation parisienne, qui fixe des conditions à la location saisonnière.
Dès avril, selon cet accord, dès qu'un loueur atteindra le plafond de 120 jours de location sur Airbnb, il recevra, envoyé par la plateforme, un email de la mairie de Paris lui rappelant la règlementation. Il sera invité, le cas échéant, à se mettre en conformité avec les règles. La réglementation prévoit qu'un particulier qui loue sa résidence principale ne peut la proposer plus de quatre mois par an. S'il veut la louer plus longtemps, le logement - qui n'est plus résidence principale - est alors considéré comme une activité économique. Le propriétaire devra alors "compenser" en offrant à la location traditionnelle une surface équivalente, dans le même arrondissement. L'amende, en cas de fraude à cette reglementation, peut atteindre 25.000 euros.
Deux fois et demi plus qu'une location classique
Paris est la ville la plus demandée par les utilisateurs de la plateforme AirBnb, qui propose 60 000 annonces environ sur la capitale. On comprend bien ,alors, que les propriétaires parisiens soient désormais très nombreux à proposer leur logement sur la plateforme américaine. Si l'on en croit nos confrères du Figaro, louer sur AirBnb à Paris rapporte 2,6 fois plus qu'une location classique !C'est une "chance pour les Parisiens, pour le tourisme à Paris, d'avoir ce type d'hébergement complémentaire, mais nous ne souhaitons pas que le développement d'Airbnb se fasse au détriment du logement pour les Parisiens", insiste Nicolas Ferrary, directeur France d'Airbnb. La société américaine semble donc désormais être sur la même position que la ville de Paris, qui cherchait depuis des mois une manière de "calmer le jeu" et la frénésie de certains propriétaires parisiens : dans certains quartiers, certains immeubles, naguère encore immeubles de locations traditionnelles, se sont transformés en "immeubles AirBnb". De quoi préoccuper Paris, qui ne dispose déja pas de suffisamment de logements à louer.
Un bilan de cet accord et des ses effets sera effectué après une première période test de quatre mois.