Attentats de la rue des Rosiers à Paris : le CRIF demande l’ouverture d’une enquête parlementaire

Suite aux déclarations d'un ancien chef des renseignements affirmant qu’un «marché non écrit» aurait été passé entre la DST et les terroristes à l’origine de l’attentat du 9 août 1982, le CRIF demande l’ouverture d’une enquête parlementaire.

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37 ans après l’attentat de la rue des Rosiers ayant fait 6 morts et 22 blessés, l’ancien chef des renseignements, Yves Bonnet, a déclaré avoir noué un «marché non écrit» avec les terroristes. L’information, extraite d’une audition auprès du juge d’instruction chargé du dossier et dévoilée vendredi 9 août par Le Parisien, a choqué la communauté juive. Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) a ainsi demandé ce lundi l’ouverture d’une enquête parlementaire à ce sujet.
 

Selon  Le Parisien, l’accord passé entre l’ancien patron de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) et le groupe terroriste palestinien d’Abou Nidal soupçonné d’être l’auteur de l’attentat garantissait à ce-dernier une absence de poursuites en France en échange de son engagement à ne plus commettre d’attentats.

«Un scandale d'Etat sans précédent»

Yves Bonnet, 83 ans, avait déjà révélé dans un documentaire diffusé en novembre sur France 2 avoir envoyé ses hommes négocier avec des émissaires d'Abou Nidal, chef du groupe Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR), une faction dissidente de l'OLP.
 Scandalisé, le président du CRIF Francis Kalifat a réagi sur son compte Twitter. «Toute la lumière doit être faite suite aux révélations d’Yves Bonnet, ancien directeur de la DST au moment de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers. Si ces faits s’avèrent exacts ils seraient d’une extrême gravité et constitueraient un scandale d’Etat sans précédent», a-t-il posté. Il réclame la levée du secret d’Etat.
  Le CRIF demande également au président de la République de «tout mettre en œuvre sur le plan diplomatique et judiciaire» pour que les terroristes «responsables de ce massacre puissent être entendus par les juges français en charge du dossier», précise le communiqué. Des mandats d’arrêts internationaux ont été délivrés par la justice française contre 4 suspects, dont 2 sont réfugiés en Jordanie. Jusque-là, l’Etat n’a pu obtenir leur extradition.
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