Jérôme Rodrigues, figure des gilets jaunes, a été gravement blessé à l’œil lors de la 11e journée de mobilisation du mouvement à Paris, alors qu’il faisait face aux forces de l’ordre. Eric Drouet a répondu en appelant à « un soulèvement sans précédent par tous les moyens utiles et nécessaires ».
Jérôme Rodrigues risque ni plus ni moins de perdre son œil. Cette figure des gilets jaunes, proche d’Eric Drouet, a été gravement touchée par un projectile, ce samedi 26 janvier à Paris.Diffusée en direct via son propre téléphone, la scène est violente. Et si la nature du projectile lancé en direction reste encore à déterminée, il semblerait qu’il s’agisse d’une grenade de désencerclement.PARIS - Un homme semble être gravement blessé à l’oeil après des tensions sur la Place de la Bastille. #GiletsJaunes #ActeXI #Acte11 #26janvier #26janvier2019 pic.twitter.com/KqnFeVwgFE
— Clément Lanot (@ClementLanot) 26 janvier 2019
Scène extrêmement forte alors que le gilet jaune Jerôme Rodriguez, gravement blessé à l'œil, est évacué à Bastille. Les gens crient "Vengeance!" pendant que le blessé, bandage sur la tête, enlace un autre manifestant. #ActeXI #GiletsJaunes pic.twitter.com/y1UqzsyRRi
— Pierre Tremblay (@tremblay_p) 26 janvier 2019
« Je suis un hyper pacifiste »
Vite entouré de street medics, le visage bandé, Jérôme Rodrigues a été ensuite été secouru, évacué par les pompiers, hospitalisé et placé la nuit en coma artificiel.Interrogé par nos confrères de LCI, la victime raconte les minutes qui ont précédé le choc : « A l’origine, je suis arrivé sur la place de la Bastille pour essayer de faire en sorte que les gilets jaunes s’en aillent, qu’ils puissent quitter la Bastille à la suite des attaques des black blocs envers la police et des charges des policiers. Moi, je suis un hyper pacifiste, je veux que personne ne se fasse mal, je suis allé chercher les "petits Jaunes" pour qu’ils puissent sortir de cet enfer. »
La blessure de Jérôme Rodrigues filmée par un autre gilet jaune, témoin de la scène.
La police des polices saisie
De son côté, la préfecture de police de Paris a annoncé samedi en fin d'après-midi avoir saisi l’IGPN, la « police des polices », pour « que soient établies les circonstances dans lesquelles cette blessure est intervenue ».Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a également expliqué, par la suite sur Twitter, qu’« à Paris, l’IGPN saisie par le [préfet de police de Paris] fera toute la lumière sur les incidents qui se sont produits place de la Bastille ».#Paris : blessé pris en chage place de la #Bastille. Le préfet de Police, en accord avec le Ministre de l’Intérieur @CCastaner et le secrétaire d’Etat @NunezLaurent, saisit l’IGPN, afin que soient établies les circonstances dans lesquelles cette blessure est intervenue.
— Préfecture de police (@prefpolice) 26 janvier 2019
À Paris, l’IGPN saisie par le @PrefPolice fera toute la lumière sur les incidents qui se sont produits place de la Bastille.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 26 janvier 2019
Eric Drouet appelle à « un soulèvement sans précédent par tous les moyens utiles et nécessaires »
Après sa blessure, Jérôme Rodrigues annonce, lui, qu’il portera plainte, dénonçant « un abattage dans les règles de l'art » : « Toujours sans haine ni violence, il ne faut pas que [le mouvement] s'arrête ».La blessure de Jérôme Rodrigues ravive donc la problématique des violences policières. Depuis le début du mouvement des gilets jaunes mi-novembre, près de 2 000 manifestants et 1 000 membres des forces de l’ordre ont en tout été blessés, selon le gouvernement.Eric Drouet publie un communiqué menaçant suite à la blessure de Jérôme Rodrigues: "Nous appelons à un soulèvement sans précédent par tous les moyens utiles et nécessaires" pic.twitter.com/A12vWvfCe5
— Vincent Glad (@vincentglad) 26 janvier 2019