Pour le troisième jeudi consécutif, plusieurs centaines de soignants se sont rassemblés devant l'hôpital Robert Debré dans le XIXe arrondissement pour réclamer plus de moyens.
"Des milliards pour l’hôpital pas le capital", scandent des manifestants en blouse blanche ce jeudi après-midi devant l’hôpital Robert Debré à Paris. Pour le troisième jeudi consécutif, des infirmiers, aides-soignants, médecins de l’hôpital pour enfants ont manifesté devant l’établissement à l’appel du collectif inter-hôpitaux et du collectif inter-urgences pour réclamer plus de moyens.
"Nous ne sommes pas des héros, nous sommes des soignants qui avons choisi notre métier par vocation. Nous ne voulons pas une médaille ou un défilé pour le 14 juillet, nous demandons une revalorisation des salaires, un arrêt de fermetures de lits, une augmentation quantitative du nombre de soignants", explique Laurent Rubinstein, infirmier à Robert Debré et membre des collectifs inter-hopitaux et inter-urgence. "Il y a toujours un manque de matériel et un manque de personnel. En hématologie pédiatrique par exemple, il manque 17 infirmiers", poursuit-il.
Pour ce troisième « jediscolère », plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant l’hôpital, toutes masquées. Du personnel soignant mais aussi des collectifs de gilets jaunes et des habitants du XIXe arrondissement. "C’était très émouvant, on a descendu la rampe des urgences et on a vu tout ce monde, je ne m'attendais pas à en voir autant", raconte Laurent Rudinstein. "On avait des applaudissements à 20 heures mais on se demandait qu’est-ce qui était la suite et finalement ils nous ont donné rendez-vous devant Robert Debré aujourd’hui pour nous remercier. " Des panneaux avaient été installés et des messages écrits sur le sol avant le rassemblement pour rappeler de bien respecter les distances et porter des masques."C’était très émouvant, on a descendu la rampe des urgences et on a vu tout ce monde, je ne m'attendais pas à en voir autant"
Mobilisation devant plusieurs hôpitaux
Les rassemblements se multiplient ces derniers jours devant des établissements de santé de la région parisienne pour dénoncer la situation de l’hôpital public. Mercredi, une soixantaine de soignants se sont rassemblés devant l'hôpital Casanova à Saint-Denis pour réclamer la fin de "l'austérité budgétaire" et de meilleures conditions de travail. "On ne se contentera pas de leur prime, de ce qu'était l'hôpital avant la crise sanitaire liée au coronavirus", a assuré à l'AFP Stéphane Degl'Innocenti, délégué syndical Sud, devant les grilles.Des campagnes de collage ont été réalisées devant plusieurs hôpitaux à Mantes-la Jolie, Bobigny, Créteil ou sur la place de la République à Paris. Des affiches sur lesquelles on peut lire « Blouses Blanches colère Noire » ou « Pas de retour à l’anormal ».
La crainte d'un enième plan sans impact réel
Le 25 mai, le ministre de la Santé Olivier Véran organise un"Ségur de la santé" mais les représentants du secteur, craignent un énième plan sans impact réel sur les salaires des personnels hospitaliers. "Je ne sais pas si on peut avoir confiance. Il a fallu que le covid apparaisse et qu’on traverse une crise sans précédent avant qu’on se dise il faut faire quelque chose pour les soignants", déplore Laurent Rubinstein.Plusieurs syndicats et collectifs hospitaliers ont par ailleurs indiqué réfléchir à une journée nationale de mobilisation pour l'hôpital public à la mi-juin. A l'hôpital Robert Debré, les soignants se sont déjà donnés rendez-vous pour un nouveau rassemblement jeudi prochain.