Les chauffeurs de taxi et les VTC se retrouvent en première ligne face à la flambée des prix. A chaque passage à la pompe, la facture est salée.
Avances sur trésorerie, prêts garantis par l’État, chômage partiel, reports de charges… Alors que le gouvernement a présenté mercredi son "plan de résilience" face à l’inflation, certains professionnels sont particulièrement touchés par l’augmentation du prix des carburants. Mouhassine Berrada, président de l’Union nationale des taxis parisiens et premier vice-président de la Fédération des taxis, en fait partie.
"Franchement ça s’annonce mal", appréhende-t-il, au moment d’aller chercher le "sésame" à la station-service. Un plein lui coûte désormais 100 euros, avec le litre à 2,99 euros. "Avant ça me coûtait à peu près 70 euros", déplore le chauffeur de taxi. Il observe ainsi déjà 35% de perte de chiffre d’affaires sur son activité.
Ce quinquagénaire, avec une trentaine d’années au compteur, dit n’avoir jamais vécu une telle crise. Si l’Etat a revalorisé la course depuis janvier, les mesures sont loin d'être suffisantes, alerte-t-il : "Notre fédération a demandé 4,5% de hausse des tarifs. D’après les informations que j’ai, le gouvernement peut aller jusqu’à 3% de hausse. Pour celui qui veut fidéliser de la clientèle, qui pense aux citoyens français en temps de crise, avec la hausse des prix partout… Je ne pense pas que ça soit une bonne idée."
Uber et Bolt augmentent la course
Du côté de VTC, Uber et Bolt augmentent déjà la course. Alors que ces sociétés prennent aujourd’hui une commission sur chaque trajet (25% pour Uber, 19% en Île-de-France pour Bolt), de nombreux conducteurs préféreraient voir le pourcentage des plateformes baisser.
Mouhassine Berrada, lui, salue la remise de 15 centimes par litre annoncée par le gouvernement, même si le compte n’y est toujours pas. La mesure, qui équivaut à une économie de 9 euros pour chaque plein de 60 litres, doit s’appliquer pendant quatre mois, à partir du 1er avril.
A noter que c’est en Île-de-France qu’on trouve le carburant le plus taxé du pays. Une majoration à la taxe nationale y est appliquée depuis le 1er janvier 2017, pour les gazoles et les essences afin de financer le développement des transports en commun.