Alors que Jean Castex a annoncé une remise de 15 centimes par litre à la pompe pour faire face à l’envolée du prix des carburants, comment la mesure est-elle reçue en région parisienne, où l’on trouve le carburant le plus taxé du pays ?
"Tout est électoraliste à cette période-là…" Pour certains automobilistes croisés sur une station-service de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), la mesure du gouvernement se résume avant tout à un coup de communication. Samedi, Jean Castex a annoncé une "remise à la pompe de 15 centimes par litre" à partir du 1er avril.
Soit une économie de 9 euros "pour chaque plein de 60 litres", selon le Premier ministre. La mesure, "valable sur tous les carburants" et pour tous les Français, doit s’appliquer pendant quatre mois.
Jean Castex a précisé que le prix affiché restera le même "à l'entrée de la station". Le consommateur bénéficiera de la remise "en payant avec sa carte bancaire ou à la caisse", a-t-il détaillé.
A la station-service de Neuilly-sur-Marne, l’annonce gouvernementale semble insuffisante pour beaucoup de Franciliens. "15 centimes, c’est rien par rapport à l'augmentation", déplore un homme en train de faire le plein. "Des miettes comme ça, ça ne m'intéresse pas", juge un autre. "Ça ne changera rien, c’est toujours trop cher", estime un troisième automobiliste.
Une majoration à la taxe nationale appliquée en Île-de-France pour financer les transports en commun
D’autres ont plutôt tendance à saluer le coup de pouce, même s'ils auraient préféré un geste plus fort. "Ça ne peut pas faire de mal. C’est vrai qu’actuellement on a une énorme augmentation, mais 15 centimes en moins ça vaut la peine", considère un auto-entrepreneur d’auto-école, qui fait deux pleins par semaine.
A noter que c’est en Île-de-France qu’on trouve le carburant le plus taxé du pays. Une majoration à la taxe nationale est en effet appliquée depuis le 1er janvier 2017 en région parisienne, pour les gazoles et les essences. Cette particularité "vise à financer le développement des transports en commun durable par le syndicat des transports de la région Île-de-France", explique le site du ministère de l'Ecologie.
Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports franciliens, est chargée de fixer le montant de la majoration, dans les limites d’1,89 euros/MWh pour les gazoles, et 1,148 euros/MWh pour les essences.
Pour ce qui est de la remise annoncée par Jean Castex, l'Etat va rembourser les sommes en question aux distributeurs. Le coût de la mesure est estimé à deux milliards d'euros. Le Premier ministre a par ailleurs appelé les distributeurs et les pétroliers à "faire un geste complémentaire".