Une centaine de salariés de Vencorex ont manifesté ce mercredi à Pont-de-Claix pour garantir la pérennité de leur usine, en redressement judiciaire. Ils demandent l'intervention de l'État pour assurer leur avenir.
Ils ont reçu des soutiens de toute la France. Après sept jours de grève à la suite de l'annonce d'une reprise partielle de l'usine, en redressement judiciaire, les salariés de Vencorex ont manifesté au sud de Grenoble pour réclamer la sauvegarde de leurs emplois ce mercredi 30 octobre.
La crainte d'un effet domino
Parmi les manifestants, certains sont venus d'autres entreprises, à l'opposé de la France, par solidarité avec leurs camarades du secteur. "On a fait 800 km ce matin et on va faire 800 km ce soir, c'est une journée compliquée, confie un délégué syndical d'une usine Arkema d'Honfleur, en Normandie. Mais ça fait 27 ans que je suis dans la chimie, c'est le minimum de venir ici".
Car tous se sentent concernés par les difficultés du site Vencorex de Pont-de-Claix, dont dépendent plusieurs industries du sud de Grenoble, notamment l'usine Arkema de Jarrie. Selon les syndicats, 5 000 emplois du seul bassin grenoblois pourraient être menacés en cas de fermeture du site.
25 emplois conservés sur 450
Si les entretiens avec le gouvernement n'ont pas porté leurs fruits, les salariés ont reçu le soutien d'élus des villes voisines, venus les épauler lors de la manifestation, et de députés de gauche dans l'hémicycle.
Retrouvez le communiqué de presse que nous avons rédigé avec @ElisaMartinGre au sujet du site de Vencorex à Le-Pont-de-Claix. pic.twitter.com/mu0YUbXlAq
— Sandrine Nosbé (@SNosbe) October 30, 2024
L'usine Vencorex, où travaillent 450 salariés, est spécialisée dans la production d'isocyanates, des produits utilisés dans les peintures et vernis industriels. En redressement judiciaire depuis le 10 septembre, seule une offre de reprise a été formulée par un concurrent de l'entreprise, avec à la clé 25 emplois conservés.
"Ce repreneur, ce serait celui qui nous a coulés"
"Ça a été la douche froide, on a découvert qu'il y avait eu une seule offre déposée, explique Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex. Sachant que ce repreneur, ce serait celui qui nous a coulés, celui qui a fait en sorte qu'on en arrive là". Alors les salariés sont entrés en grève illimitée.
L'objectif serait d'obtenir l'aide de l'État pour soutenir temporairement l'activité. "Le gouvernement peut faire des pressions, peut mettre de l'argent sur la table pour aider à reprendre Vencorex, espère une des manifestantes. On veut aussi une reprise par des industriels français, quelque chose sur le long terme".
Une nouvelle mobilisation pour Vencorex est prévue le 7 novembre avec la visite annoncée de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.