Élue à la succession de l'emblématique maire Bertrand Delanoë en 2014, la maire de Paris (PS) Anne Hidalgo a poursuivi sa politique mais a fait l'objet de critiques quant à la gestion de certains dossiers. Elle officialise ce jour sa candidature pour un nouveau mandat à la tête de l'Hôtel de Ville.
En avril 2014, lorsqu'elle est élue, elle devient la première femme maire de Paris. Mais elle reste à l'époque encore dans l'ombre de son prédécesseur, Bertrand Delanoë, qui avait réussi à ravir la ville en 2001 à la droite et à Jean Tiberi.
Pour les municipales 2020, Anne Hidalgo se présentera dans le XIe arrondissement en deuxième position sur la liste du maire d'arrondissement sortant. Elle s'était présentée dans le XVe arrondissement (où elle demeure) lors du dernier scrutin. Elle a officialisé sa candidature dans un entretien au Parisien, ce samedi 11 janvier.
La gestion difficile des Vélib'
Rapidement, elle se démarque de l'emblématique maire PS et imprime sa marque. Parmi les dossiers à gérer, il y a notamment le Vélib'. Les vélos en libre-service représentent une mesure phare de l'ancien édile socialiste, avec un service lancé en grande pompe en 2007 et exploité par JC Decaux.Mais dix ans plus tard, le groupe perd l'appel d'offres remporté par un consortium d'entreprises et baptisé Smovengo. Rapidement, le service s'enraye et de lourds disfonctionnements apparaissent. En juillet 2018, Anne Hidalgo le reconnaît : ce groupe a "abîmé ce bel objet, cet objet culte". "Il y a eu une désinvolture totale quant à la façon dont ces équipes ont répondu à l'appel d'offres, en disant qu'elle savaient faire quelque chose que visiblement elles ne savent pas faire".
Après des mois qui ont failli mener le consortium au retrait du marché parisien, il semble avoir redressé la barre, même s'il a encore du mal à gérer des périodes comme la grève de décembre 2019 - janvier 2020.
Polémique de la fermeture des voies sur berge
Autre mesure phare de son mandat : le réaménagement des voies sur berges parisiennes. Avec des procédures judiciaires nombreuses, le pari n'était pas gagné. Mais le 25 octobre 2018, dans un ultime revirement, le tribunal administratif de Paris confirme l'interdiction de la circulation sur les voies en validant un deuxième arrêté pris par la municipalité (la cour administrative d'appel avait d'abord annulé cette transformation).C'est une victoire pour l'élue qui réussit ce faisant à définitivement faire valider son projet de transformation, de quoi susciter de nouvelles critiques de la part des partisans de la présence des automobilistes dans la capitale.
Le projet contesté de la Tour Triangle
C'est une victoire à la Pyrrhus pour Anne Hidalgo. Après d'âpres batailles politiques et juridiques, la mairie a réussi à faire approuver la construction de la Tour Triangle - structure dont la première pierre doit être posée dans le courant de cette année pour être livrée avant les JO 2024. Pourtant, le projet monumental situé porte de Versailles (XVe arrondissement) a de nombreux détracteurs.Et d'abord au sein de sa propre majorité. En novembre 2014, les élus écologistes avaient voté contre mais la mairie avait considéré le vote comme nul. Elle avait présenté un nouveau projet, légèrement modifié, ralliant les votes de certains élus UDI.Avec ses 180 mètres de hauteur, la tour ne dépassera ni la tour Eiffel ni la tour Montparnasse, mais sera le monument le plus haut du sud de Paris.