Végétalisation de la ville, utilisation de revêtements réfléchissants, baisse de l'usage de la climatisation… des solutions de rafraîchissement existent alors qu'une vague de forte chaleur touche l'Île-de-France.
Alors que les grandes villes se transforment lors des vagues de chaleurs en véritables radiateurs, les pistes se multiplient pour rafraichir les habitants.
Le toit-terrasse de l’immeuble rue des Couronnes dans le 20e arrondissement de la capitale vient de passer au blanc. La toiture du bâtiment réfléchit désormais les rayons du soleil, empêchant le toit de stocker la chaleur et de la diffuser aux logements situés en dessous.
Les 320 logements sociaux de l’immeuble géré par le bailleur social Paris Habitat, vont voir leur confort amélioré dès cet été. "L’objectif de l’opération qui vient de s'achever est de faire baisser en été la température intérieure des logements, en particulier lors des épisodes de canicule", explique Sébastien Deslandes, chargé de la communication pour Paris Habitat.
L'utilisation de cette peinture blanche à albédo élevé, c’est-à-dire que cette peinture a une forte capacité à réfléchir la lumière, permet de lutter contre le phénomène d'îlot de chaleur urbain. "Ces toitures blanches permettent de protéger les bâtiments du soleil, qui ne stockent pas la chaleur la journée et ne peuvent plus la restituer la nuit. Elles permettent de réduire la température intérieure jusqu’à 6 °C", explique Sébastien Deslandes.
Créer des îlots de chaleur
D'autres solutions sont préconisées par Paris Habitat : créer des îlots fraicheur, végétaliser des espaces extérieurs, refaire l’étanchéité de terrasse selon le procédé "cool roof " qui vise à utiliser un revêtement capable de maintenir froide la surface de toiture et de diminuer la chaleur transmise à l’intérieur du bâtiment, stratégie de déminéralisation, de désimperméabilisation des sols et la pose de pavés enherbés, de sols en graviers ou en copeaux de bois perméables ou de débitumisation des rues.
La solution de la peinture réfléchissante est l'une des solutions mises en avant par l’Ademe pour lutter contre la chaleur en ville, présenté dans le guide "Rafraîchir les villes des solutions variées".
Combattre la surchauffe urbaine
Deux fois plus de vagues de chaleur sont à prévoir en France d’ici 2050, indique en entrée en matière l'étude publiée par l'Ademe. Les villes sont directement impactées par le changement climatique en raison de la surchauffe urbaine. Les bâtiments, les rues, les trottoirs stockent la chaleur en journée et la restituent pendant la nuit.
Comme dans l'exemple de Paris Habitat, la ville de Paris doit favoriser l’utilisation de revêtements à surfaces réfléchissantes. "Ce sont des solutions ancestrales", précise l'étude, "dans de nombreux pays chauds dont il faut s’inspirer dans un contexte de réchauffement planétaire".
À Athènes, en passant d’un revêtement foncé asphalté (albedo 0,04) à un revêtement blanc (albedo 0,55) pour les sols, la température a été abaissée de 4°C.
Création de parcs et espaces verts
Deuxième axe important selon l'étude, le développement de parcs qui servent d'îlots de fraîcheur, la plantation d'arbres pour l'ombrage mais aussi le développement des toitures et façades végétalisées.
Autre solution avancée par l'Ademe, l'arrosage de l'espace urbain, des structures d'ombrage, des panneaux solaires pour remplacer les surfaces qui emmagasinent la chaleur. Sur les chaussées arrosées par camions rue du Louvre à Paris, la température diminue de 4 °C le matin et de 13 °C l’après-midi par rapport à l’environnement urbain, indique l'étude.
Une meilleure gestion de la climatisation
Le rafraîchissement des grandes villes passe aussi par l’augmentation des températures de la climatisation de 23 °C à 26 °C dans les bureaux et de 28 °C dans les logements. Cette méthode apporte un rafraîchissement de l’air extérieur jusqu’à 4,2 °C la nuit et une réduction des consommations énergétiques de 60 %.
Pas de miracle
Des solutions de rafraîchissement existent, mais "aucune solution ne peut résoudre seule la problématique de la surchauffe urbaine", prévient l'Ademe qui suggère une combinaison de plusieurs solutions.