Stéphane C., un Francilien âgé de 40 ans, a créé un groupe Facebook pour dénoncer le port obligatoire du masque. Il veut organiser un rassemblement le 29 août à Paris.
Difficile de joindre les anti-masques tant ils sont méfiants quant au traitement médiatique qu'il leur ait réservé. Stéphane C., qui préfère rester anonyme, a accepté, après avoir pris plusieurs précautions. "Je me dis qu'il reste encore des personnes bien intentionnées qui font bien leur travail", affirme-t-il d'emblée, expliquant avoir vu son compte Facebook bloqué sans raison apparente.
Cet habitant de Seine-Saint-Denis est à l'origine de la création d'un des nombreux groupes anti-masques qui existent sur les réseaux sociaux. "C'est une atteinte à notre liberté. Je comprends bien qu'il faut protéger des personnes, celles âgées ou à risque. Mais nous sommes privés de tout, je n'ai pas envie d'être un mouton", avance le quarantenaire.
"Il y a la santé, mais on a mis de côté tout le reste"
Lui ne nie pas l'existence du virus, ne pense pas à un complot d'une organisation secrète ou du gouvernement. "Je pense qu'ils font ce qu'ils peuvent. Mais ils pourraient faire plus pour les gens qui perdent leur emploi", poursuit-il, conciliant.Ce dernier affirme avoir perdu son travail dans la restauration à cause du coronavirus. "Il y a la santé, mais on a mis de côté tout le reste. On a confiné les gens, cela crée des dépressions, un mal-être chez les gens. Maintenant il y a le revers de la médaille. On empêche les gens de pouvoir vivre, de pouvoir s'amuser. Un moment, on va arriver à une surdose. Il y a eu les gilets jaunes, cela va être cent fois pire", prédit celui qui a lui-même participé à de nombreuses manifestations gilets jaunes.
Revendications variées
Entre une vidéo de Jean-Marie Bigard qui affirme que le gouvernement "continue à nous prendre pour des cons", qu'il existe "une vraie volonté de faire durer l'angoisse" et "de détruire l'économie mondiale" ou le partage de vidéos de rassemblements anti-masques à l'étranger, difficile de définir une idéologie précise des sympathisants de la cause.Cette dernière pense qu'il existe tout de même un agenda politique derrière les mesures prises contre le coronavirus : "Vous avez fait une arme de ce covid, qui arrivait à point nommé pour calmer les foules un peu trop remuantes depuis trop longtemps... une arme contre nous et par là, diviser pour mieux régner." À cela, un autre utilisateur du réseau social répond que "La gestion d'hier, d'aujourd'hui et surtout de demain de la fausse pandémie te démontrera qu'il y a bien un projet politique".
Rassemblement le 29 août
Après avoir créé un groupe Facebook, l'anti-masque espère créer un rassemblement "pacifique" le 29 août à Paris. Selon Stéphane C., il pourrait avoir lieu place de la République. Un rassemblement aux contours flous qui pourrait changer de date et de lieu. Il envisage ainsi de déclarer l'événement à la préfecture de police."En trois jours, j'ai réussi à rassembler 300 personnes. Rassembler du monde sur Facebook, c'est une chose, dans la rue, c'en est une autre", pense-t-il. Mais à ce jour, ils sont plus de 200 à dire vouloir y participer et un millier intéressés.
Un rassemblement non-masqué bien sûr, mais à portée de main. "Il se met à partir du moment où l'on met les autres personnes en danger", déclare-t-il, sans préciser cette fameuse limite du danger.