Actuellement, seules les aides à domiciles de plus de 50 ans peuvent prétendre à se faire vacciner contre la Covid-19.
Chaque jour, Diana vient en aide à six ou huit patients : des personnes en situation de handicap et des personnes âgées. Mais jusqu'à présent, cette auxiliaire de vie âgée de 22 ans ne pouvait pas demander à être vaccinée. "Je suis pour le vaccin, cela pourrait faire en sorte de moins inquiéter les gens et de protéger les bénéficiaires", explique-t-elle.
Pour des raisons médicales, cette jeune parisienne a pu se faire vacciner, mais actuellement, seules les aides à domiciles de plus de 50 ans peuvent franchir le pas suite à une décision du ministre de la Santé qui date de début janvier.
Pourtant, leur travail les place face à des situations complexes. "C'est très difficile. Les personnes âgées ne comprennent pas pourquoi on a des masques, certaines ne veulent pas qu'on les touche à cause de la Covid-19. C'est très difficile de travailler et de les rassurer ensuite", poursuit-elle.
350 000 bénéficiaires en Île-de-France
Avec la crise sanitaire, les personnes qui bénéficient des aides à domicile ont pourtant un besoin accru de ces services, pour leur quotidien comme pour rompre l'isolement. "Ce sont 160 000 auxiliaires de vies qui s'occupent de 1,3 millions de personnes en France", indique Brice Alzon, vice-président de la Fédération des Services à la Personne et PDG de l'entreprise Coviva.
En Île-de-France, ce sont plus de 350 000 personnes qui sont pris en charge chez eux, dont un chiffre important de personnes qui sont en autonomie et ne résident pas en Ehpad. Tous comme ces personnels soignants, Brice Alzon souhaiterait que "ces 160 000 professionnels puissent être protégés pour protéger les bénéficiaires".
Car selon lui, les personnes âgées de plus de 50 qui peuvent prétendre à être vaccinées sont une minorité dans la profession. "Aide à domicile est principalement un métier féminin. Ceux qui ont plus de 50 ans représentent environ 20% de nos effectifs", détaille-t-il.
Selon ombre au tableau, les remontées qu'il a obtenu des auxiliaires de vie de ses agences : "Lorsque l'on a demandé à nos personnels s'ils étaient prêts à se faire vacciner, 70% ont répondu que non, c'est plus que la moyenne nationale".