Le 12 janvier 2019, une rupture d'une canalisation de gaz rue de Trévise a entraîné une importante explosion tuant 4 personnes et en blessant 66 autres, dont certains gravement. Deux ans après, les victimes sont toujours dans l'attente d'une indemnisation.
Faut-il attendre la fin des différentes procédures judiciaires pour que les dizaines de victimes puissent toucher des indemnisations ? Pas selon Jonas Haddad, avocat de plusieurs victimes de la rue de Trévise ainsi que de deux associations.
"Ce qui a est anormalement long, c'est l'indemnisation. Aujourd'hui, on a le temps de l'indemnisation et celui du jugement. Il y a des mécanismes d'indemnisation qui existent qui permettent de ne pas attendre le terme du procès. Beaucoup ne sont pas utilisés par la mairie de Paris. Certaines personnes ont bien été indemnisées, mais de façon assurantielle", explique-t-il.
Après deux ans, l'enquête est terminée. Une procédure pénale a aboutie à la mise en examen de la mairie de Paris et du syndic de copropriété en septembre dernier. "La mise en examen, c'est la constatation d'indices graves et concordants, ce n'est pas rien", détaille cet avocat.
Une autre procédure, au civil, pourrait voir la responsabilité de GRDF engagée. "Du fait de la responsabilité du fait des choses et en raison de l'explosion de la canalisation, sa responsabilité peut être recherchée", poursuit Jonas Haddad.
Il y a deux ans, la ville de Paris était endeuillée par le terrible drame de la rue de Trévise. J'ai aujourd'hui une pensée émue pour les victimes. Nous serons toujours aux côtés de leurs familles et de leurs proches.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) January 12, 2021
Trois immeubles encore touchés
Actuellement, trois immeubles du quartier sont encore inhabitables. Les traumatismes psychologiques sont légion pour ceux qui ont vécu cette explosion que certains portent encore dans leur chair et resteront handicapés à vie.
Dans le viseur des associations de victimes et de leur avocat : "Le double discours de la mairie de Paris". "Elle a établi depuis 2 ans maintenant une stratégie qui consiste à dire aux victimes : nous sommes de votre côté et du côté judiciaire, à mettre toutes les embûches pour que les victimes ne soient pas indemnisées", accuse-t-il.
À l'appui de ses affirmations, il cite le fait que "Mme Hidalgo avait promis de participer à l'indemnisation des victimes. Elle a finalement écrit à M. Castex pour lui dire qu'il fallait passer par un fonds d'indemnisation créé par l'État, ce qui complexifie particulièrement l'indemnisation et la retarde."
Une indemnisation qui pourrait se chiffrer en dizaines de millions d'euros. Certains évoquent même le chiffre de 300 millions d'euros.