Les trois ressortissants moldaves, soupçonnés d'avoir réalisé des tags au pochoir avec l'inscription "Soldat français en Ukraine" dans les rues de la capitale, ont été interpellés dans la nuit de vendredi à samedi. Leur garde à vue a été prolongée samedi soir.
La garde à vue des trois Moldaves soupçonnés d'être les auteurs à Paris de tags représentant des cercueils avec l'inscription "Soldat français en Ukraine" a été prolongée samedi soir, selon le parquet. Ils ont été interpellés dans la nuit de vendredi à samedi. "Les investigations se poursuivent. La piste de l'ingérence étrangère n'est pas écartée à ce stade", indique le parquet.
Vendredi, huit tags de cercueils et trois autres de mots écrits en alphabet cyrillique ont été découverts sur des façades d'immeubles dans le 7e arrondissement, d'après une source policière. Trois Moldaves ont ensuite été interpellés dans ce même arrondissement dans la nuit, "porteurs d'aérosol de peinture et de pochoirs susceptibles de correspondre", d'après la même source.
Les trois jeunes hommes, nés en 2001, 2004 et 2006, sont actuellement en garde à vue à la Sûreté territoriale de Paris, dans le cadre d'une enquête ouverte pour dégradations en réunion, dégradations en réunion sur un bien d'utilité publique et pour association de malfaiteurs délictuelle, selon le parquet.
La Moldavie prête "à coopérer avec la France"
S'ils sont bien les auteurs de ces tags, l'enquête devra "préciser leurs motivations avec une nouvelle suspicion d'ingérence étrangère", d'après la source policière.
La Moldavie a "fermement condamné cet incident" impliquant trois ressortissants du petit pays situé entre la Roumanie et l'Ukraine. "Cela fait partie d'une stratégie hybride pour nuire à notre image internationale", a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères moldave Mihai Popsoi.
We regret and firmly condemn the incident with the involvement of three Moldovan citizens in Paris, which are part of hybrid tactics to harm our international image. Chișinău authorities are ready to cooperate with France to clarify and hold those responsible accountable.
— Mihai Popșoi (@MihaiPopsoi) June 8, 2024
Le pays, qui accuse régulièrement Moscou de tentatives de déstabilisation, "s'est dit prêt à coopérer avec la France pour clarifier la situation".
Des affaires similaires ces derniers mois
Lundi, trois autres hommes de nationalité étrangère, soupçonnés d'avoir déposé des cercueils deux jours plus tôt au pied de la tour Eiffel, ont échappé à une mise en examen pour violences avec préméditation, comme l'avait requise le parquet, qui voyait dans cette action "un geste de violence psychologique". Les trois hommes, eux nés en Bulgarie, en Ukraine et en Allemagne, ont été placés sous le statut plus favorable de témoin assisté. Dans leur cas, les investigations se poursuivent pour établir "une éventuelle ingérence étrangère", selon une source proche du dossier.
Ces incidents, rapprochés dans le temps, font écho à deux autres récentes affaires où existent les mêmes soupçons de manipulation étrangère. Dans la nuit du 13 au 14 mai, des mains rouges avaient été taguées sur le mémorial de la Shoah à Paris et les policiers soupçonnent trois personnes ayant fui à l'étranger.
En octobre, après le début de la guerre Israël-Hamas, des étoiles de David avaient été taguées sur plusieurs façades d'immeubles en région parisienne. Les faits, pour lesquels un couple de Moldaves a été interpellé, ont été imputés par les autorités françaises aux services de sécurité russes (FSB). Dans ces deux cas, ce sont "des commanditaires payés pour déstabiliser et appuyer sur les clivages de la société française", avait estimé mi-mai le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné.
