Bras de fer sur les projets de liaisons ferroviaires entre Paris et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle

Sur le papier, les voyageurs devraient avoir en 2030 le choix entre trois modes de transport pour se rendre à l'aéroport : le RER, qui existe déjà et doit être rénové, le train rapide CDG Express et la ligne 17 du futur métro du Grand Paris. Mais ces chantiers ne font pas l'unanimité.

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Ces derniers temps c'est la réalisation du CDG Express qui a fait le plus parler de lui : ce projet de navette rapide doit permettre, théoriquement fin 2025, de faire le trajet sans arrêt en vingt minutes depuis la Gare de l'Est, à un tarif qui avoisinerait les 24 euros. Un projet à 2,2 milliards d'euros.

Pour les travaux du CDG Express, un milliard d'euros ont déjà été dépensés, mais cette navette est toujours contestée par des associations et des élus qui parlent de "train des riches", estimant que l'argent devrait plutôt aller à la modernisation des transports publics dans la banlieue nord de Paris. 

Des recours en justice d'élus et d'associations bloquent les travaux

Un jugement du tribunal administratif de Montreuil en Seine-Saint-Denis a stoppé les travaux du CDG Express début novembre en annulant une dérogation à l'autorisation environnementale lui permettant de traverser des zones où vivent des espèces protégées. En attendant un jugement en appel, l'entreprise Gestionnaire d'infrastructure CDG Express -filiale commune d'Aéroports de Paris (ADP), de SNCF Réseau et de la Caisse des dépôts- a embauché un écologue qui a parcouru les 32 km du tracé pour traquer les lézards du ballast, hérissons et renoncules à petites fleurs.

Les travaux ont repris sur 80% des chantiers, mais la maire (PCF) de Mitry-Mory en Seine-et-Marne, Charlotte Blandiot-Faride furieuse de ce qu'elle considère comme un passe-droit vient d'obtenir leur suspension du même tribunal de Montreuil. "L'hérésie, c'est de dire on dépose le sursis, on fait passer son propre expert qui raconte ce qu'il veut et on se donne le droit de passer au-dessus d'une décision de justice", accuse-t-elle. "Très clairement il y a un appui de l'État, y compris pour passer outre la décision."

Les plannings des travaux des différents projets sont intimement liés

La dernière décision du tribunal ne concerne que le tracé sur la commune selon le Gestionnaire d'infrastructure CDG Express, qui a demandé un sursis à exécution permettant de reprendre les travaux partout. "Si on n'a pas le sursis, le planning de toutes (les) opérations va être remis en cause", s'inquiète d'ailleurs son président Grégoire Marlot.

Ces démêlés judiciaires ont une conséquence directe sur la rénovation de la ligne B du RER, en partie financée -à hauteur de 537 millions- par le projet de CDG Express. D'autant que les plannings des travaux des différents projets sont intimement liés.

Côté RER, l'inquiétude de l'autorité régionale des transports "Ile-de-France Mobilités" vient aussi du blocage par le constructeur ferroviaire Alstom de la commande de nouveaux trains, un contrat de 2,56 milliards d'euros qui devait être signé avec un groupement associant Bombardier Transport et l'espagnol CAF. Le PDG d'Alstom Henri Poupart-Lafarge dit vouloir s'assurer que Bombardier, qu'il vient de reprendre, ne travaille pas à perte.

La ligne 17 du métro du Grand Paris, qui doit relier Saint-Denis en Seine-Saint-Denis à Roissy en 2030, a elle aussi été soumise  a un recours auprès du tribunal administratif de Montreuil, mais celui-ci a été déclaré incompétent et les travaux peuvent reprendre en attendant un jugement par la Cour administrative d'appel de Paris.

L'utilité de cette ligne 17 reste contestée par les associations, d'autant qu'elle devait essentiellement desservir le Triangle de Gonesse dans le Val d'Oise où était prévu le mégaprojet immobilier Europacity, finalement abandonné. La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), notamment, a réclamé que les 2,2 milliards d'euros que doit coûter la ligne soient affectés au RER B.

"Qu'on fasse ou qu'on ne fasse pas Europacity, la ligne 17 garde son utilité" car elle est "un vrai itinéraire des transports du quotidien", explique pour sa part Thierry Dallard, le président de la Société du Grand Paris (SGP) chargée de construire le supermétro autour de la capitale. Il attend néanmoins de savoir ce que l'État compte construire -ou non- sur le site pour reconfigurer la gare prévue au Triangle de Gonesse, désormais annoncée pour 2028.

Un projet de gare qui empiéterait sur des terres fertiles. "S'ils font la gare, on sait très bien qu'ils urbaniseront", s'inquiète Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse, qui soutient un projet agro-écologique alternatif sur ces terres convoitées.

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