La difficulté des maires franciliens face au coronavirus

Parfois élus dès le 1er tour, parfois obligés de poursuivre leur mandat, ces élus locaux se trouvent aux avant-postes pour lutter contre le coronavirus.

Comme pour le reste de la société, le coronavirus et ses conséquences sont devenus la principale préoccupation des maires. En Île-de-France, la majorité des communes ont élu leur édile dès le 1er tour : 81% des 1 267 communes que compte la région selon un rapport de l'Association des Maires d'Île-de-France (AMIF).

Mais situation inédite, même élue dès le premier tour, c'est l'équipe municipale précédente qui reste à la tête des communes. "C'est un début de mandat particulièrement délicat", explique Bruno Gallier, maire de Brunoy (Essonne), qui fait partie des maires déjà réélus. "Nous avons une crise sanitaire majeure et des exécutifs communaux, sans être totalement non-opérationnels, sont quand-même freinés dans leur action", poursuit-il.

Une des difficultés inattendues pour les élus concerne notamment les budgets à débloquer. "Il faut que l'on vote un budget, mais c'est la nouvelle majorité qui devait s'en charger. On a une règle qui va être, je suppose, reconduite. On peut engager le budget par douzième, mensuellement". De quoi naviguer à vue qui doivent attendre la date fixée par le Premier ministre où ils pourront réunir les conseils d'installation. C'est à cette occasion que les nouveaux élus votent pour élire formellement le maire et son équipe. 

"On est tout seul aux manettes"

Le maire de Saâcy-sur-Marne (Seine-et-Marne), Pierre-Emmanuel Bégny, lui ne s'est pas représenté à un second mandat, mais doit rester quelques semaines de plus aux commandes. S'il assure "ne pas être à quelques mois près", il déplore que le 1er tour ait eu lieu dans ce contexte. Il a même signé une tribune pour demander le report de l'installation des nouveaux conseils municipaux.

"Ce n'est pas plus mal d'avoir laissé les équipes en place parce qu'elles ont de l'expérience. Il faut connaitre les procédures de décision", affirme-t-il.

Son quotidien est fait de décisions relatives au Covid-19 : "Ce matin, j'ai dû prendre des arrêtés municipaux pour fermer les églises, les jardins, les parcs. Certaines familles aussi n'ont plus à manger, il faut les aider. Et il faut continuer à assurer les missions de service public comme le ramassage des ordures."

Mais il se sent bien isolé face à la gestion de cette situation. "On est tout seul aux manettes", déplore-t-il, dénonçant en creux la non-préparation des services de l'État. "Au début, ce n'était pas simple, car le président faisait des annonces, mais derrière, rien n'était préparé. Ils ont annoncé que les policiers municipaux pouvaient verbaliser, mais le décret ne le permettait pas par exemple."

Selon les dernières informations, les conseils d'installation auront lieu à la mi-mai, mais la date pourrait être reportée.
 
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