Près de 7,6 % des votants, soit plus de 400.000 Franciliens, ont mis un bulletin blanc dans l’urne au second tour de la présidentielle. Comme au niveau national, le vote blanc atteint un niveau historique.
Ni Le Pen, ni Macron. Si un Francilien inscrit sur quatre ne s’est pas déplacé au second tour (l’abstention atteint 25,30 %), un bulletin sur 13 déposé dans les urnes ce dimanche était blanc.Contrairement à l’abstention, qui consiste à ne pas voter, le vote blanc résulte d’une enveloppe vide déposée dans l’urne, ou d’un bulletin blanc dépourvu de tout nom de candidat. Il se distingue ainsi du vote nul (les bulletins annotés déchirés, non réglementaires ou dépourvus d’enveloppe).
5,66 % de votes blancs à Paris
406.422 des électeurs en Île-de-France, soit 7,56 % des votants, ont opté pour un bulletin blanc. Un score qui répond à un record historique, au niveau national (8,49 %).En Île-de-France, le département qui a le plus voté blanc est la Seine-et-Marne, avec 8,92 % des votants. A Paris, au contraire, seulement 5,66 % des électeurs ont choisi un bulletin blanc. Globalement, le vote blanc dans la région parisienne s'exprime en périphérie.Un niveau exceptionnel : au premier tour, le vote blanc s’élevait à 1,52 % des votants, soit seulement 87.496 électeurs franciliens.
Electeurs de Nicolas Dupont-Aignan, de Jean-Luc Mélenchon, ou de François Fillon… Les Franciliens engagés pour un candidat au premier tour n’ont pas tous voulu choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second.
Consultés sur leur plateforme interne, un tiers des militants de la France insoumise revendiquaient vouloir voter blanc à l’entre-deux-tours.
Le rejet du duel Macron – Le Pen
« Je veux participer mais ce que vous me proposez ne me convient pas. » Pour le parti Les citoyens du vote blanc, ce choix reflète le mécontentement ou l’impossibilité de s’exprimer face au choix laissé aux électeurs, au second tour.
Ni convaincus par le Front national, ni par En marche !, les Franciliens qui ont opté pour un bulletin blanc ont ainsi refusé de voter « par défaut ».
Si ces électeurs s’opposent à l’offre politique, mais aussi aux demandes de « mobilisation » contre l’extrême-droite et de « front républicain », ils restent attachés à l’exercice du vote.
Les bulletins blancs sont comptabilisés séparément du vote nul, et mentionnés dans les résultats, depuis la loi 21 février 2014 sur la reconnaissance de ce vote.
Mais les chiffres n’interviennent pas dans les suffrages exprimés. Partiellement pris en considération, le vote blanc n’est pas décompté dans le score final.
Si certains ont refusé de prêter leur légitimité électorale aux deux candidats, en refusant de voter, d'autres Franciliens - électeurs d’Emmanuel Macron - ont aussi voulu exprimer leur mécontentement.
L'écrivain Dalibor Frioux avait notamment lancé une pétition pour « voter gris » au second tour. Un appel à choisir Macron "par dépit" pour la présidentielle, en se déplaçant dans les urnes après 17 heures. Un appel, aussi, à se mobiliser pour les législatives à venir.