Pendant l’été, tous les dimanches, France 3 Paris Île-de-France vous propose une série d’articles consacrée à ces petites curiosités sur Paris et la région. Cet épisode est dédié aux objets égarés dans les transports.
Des centaines de milliers de franciliens empruntent tous les jours les transports – trains, métro, RER et bus. Et chaque jour, des objets sont perdus par les usagers : des passeports, des sacs, des clés, des téléphones, des portefeuilles, des parapluies, et bien sur des cartes Navigo. Tout cela sans parler des bagages oubliés pouvant parfois avoir de grandes conséquences sur le trafic. La Préfecture de police a d'ailleurs relayé vendredi sur les réseaux sociaux un message de prévention sur ce dernier point.
#ConseilMalin | ?Bagages oubliés : petits oublis ➡️ grosses conséquences !
— Préfecture de Police (@prefpolice) August 20, 2021
Cela peut entraîner :
? évacuation des usagers
? perturbation du trafic
? intervention de la police et du déminage
?Restez attentifs à vos affaires personnelles lorsque vous voyagez ! pic.twitter.com/fzuc8cfDFq
Rien qu’à la RATP, ce sont près de 1500 objets de ce genre qui sont oubliés chaque jour. Si vous perdez un objet, vous avez près d’une chance sur quatre pour le retrouver en moins de 24 heures en vous adressant à un guichet à l’entrée d’une station. Sachez par ailleurs qu’environ 30% des objets perdus sont restitués à leur propriétaire. Mais comment sont récupérés les objets perdus dans les transports ? On vous dit tout.
Égaré dans une station
Si un objet est rapporté à un agent dans une station, celui-ci va vérifier que quelqu’un n’a pas déjà déclaré sa perte. Pour cela, les agents RATP bénéficient d’une base de données commune aux quatre modes de transports (métro, tramway, bus et RER). Ils sont également actifs sur les réseaux sociaux, afin de surveiller les voyageurs qui signaleraient une perte pour ledit objet ou d'autres.
Sur Twitter par exemple, les agents communiquent directement par message privé avec les voyageurs. Il faut par ailleurs savoir que chaque jour, un agent fait un tour des stations afin de récupérer les différents objets égarés en cours de route par les voyageurs afin de les rassembler dans un seul et même sac.
Conservation à la Préfecture de police
Au-delà du délai de 48h après leur perte, les objets sont récupérés par un coursier et envoyé au service des objets trouvés de la Préfecture de police, rue des Morillons, dans le XVème arrondissement de Paris. Ce lieu – s’apparentant à une véritable "caverne d’Ali Baba" – est alimenté notamment par la RATP, mais aussi Aéroports de Paris et même les taxis parisiens. Ce service gère Paris ainsi que la petite couronne. Précisons toutefois que la SNCF dispose, pour sa part, de son propre service.
Les objets qui ont une valeur estimée à moins de 100€ sont gardés 4 mois en tout ; et ceux de plus de 100€, 18 mois.
"Une fois que les objets arrivent, ils sont enregistrés et entreposés en attendant que leur propriétaire se manifeste pour les récupérer", nous confie Delphine Pommeret, chef du service des objets trouvés de la Préfecture de police. "Les objets qui ont une valeur estimée à moins de 100€ sont gardés 4 mois en tout ; et ceux de plus de 100€, 18 mois en tout", précise-t-elle, ajoutant que cela se divise en deux périodes.
Par exemple, "une période de trois mois pour le propriétaire, et un mois pour l'inventeur, c'est à dire la personne qui a trouvé l’objet, qui l’a déposé, et qui peut le récupérer s’il n’a pas été réclamé". En ce qui concerne la période des 18 mois, elle se décompose elle aussi en deux parties : "d'un an pour le propriétaire, et six mois pour l'inventeur", poursuit Delphine Pommeret.
Et si personne ne vient ?
Une procédure stricte s'applique si personne ne vient chercher un objet qui a été déposé à la Préfecture de police dans le temps qui lui a été imparti. L'objet peut alors emprunter l'une des quatre voies suivantes :
- Remis à l'administration des Domaines de l'Etat qui pourra vendre l'objet aux enchères.
- Remis à un repreneur – en lien avec administration des Domaines – pour son compte personnel.
- S'il contient des données personnelles (comme dans les téléphones), être confié à l'administration des Domaines qui le fournit à une société qui le blanchit. L'appareil peut alors être recyclé ou voir ses pièces revendues.
- Être détruit.
Il n’y a par ailleurs plus besoin de venir sur place – sans avoir la certitude que son objet perdu était là – et remplir un formulaire. Aujourd’hui, tout se fait en ligne, à cette adresse. Ce système fait qu’aujourd’hui, un objet sur trois est récupéré, contre un sur cinq il y a encore quelques années. Parmi les objets les plus insolites que l’on peut trouver au sein du service des objets trouvés de la Préfecture de police : des poussettes d’enfant ou encore…une prothèse de jambe.
Quid de la SNCF ?
On l’a vu, la SNCF a son propre service des objets trouvés. Il ne dépend pas de la Préfecture. Si vous perdez un objet, vous pouvez vous rendre sur ce site. Mais comment ça marche ? Est-ce différent de la procédure de la RATP ? Que deviennent-les objets retrouvés au bout d’un certain temps ? Si un objet est trouvé dans une gare, il est enregistré dans une base de données nationale. Il sera conservé 30 jours au sein de la gare où l’article a été récupéré ou, pour les objets oubliés dans un train, dans la gare d’arrivée.
Dans le cas où n’est pas récupéré par son propriétaire dans un délai de 30 jours, l’objet sera remis à l’Administration des Domaines, cédé à une Association d’Utilité Publique ou détruit.
Dans le cas où vous perdez un objet, il vous faut remplir une déclaration de perte en ligne ou en gare. Les recherches démarreront aussitôt. Une base de données nationale des objets trouvés dans les trains et les gares comparera en temps réel, et durant 30 jours, les objets retrouvés et les objets déclarés perdus par les clients. "Lorsque votre objet est retrouvé, vous pouvez le récupérer en gare ou le recevoir à domicile (frais d’expédition à votre charge). Il vous sera restitué sur présentation d’une pièce d’identité et le versement de 5€ ou 10€ selon la valeur de l’objet", explique la SNCF sur son site. Mais "dans le cas où n’est pas récupéré par son propriétaire dans un délai de 30 jours, l’objet sera remis à l’Administration des Domaines, cédé à une Association d’Utilité Publique ou détruit", prévient la société.