Carte. Présidentielle 2022 : un troisième tour peut-il réellement avoir lieu lors des législatives ?

Des projections réalisées par France 3 Régions basées sur le 1er tour de l'élection présidentielle permettent d'envisager la composition de la future Assemblée nationale. Mais la mobilisation des différents électorats pourrait totalement rebattre les cartes.

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Quelle couleur sera la plus représentée à la future Assemblée nationale ? 577 députés (dont 11 des Français de l'étranger) seront élus les 12 et 19 juin prochains. En Île-de-France, ce seront 97 élus qui seront choisis par les électeurs.

Et lorsque l'on regarde une carte basée sur les votes au premier tour de l'élection présidentielle, le scrutin promet d'être très partagé selon le territoire. Le vote en faveur de La République En Marche serait important à Paris ainsi qu'à l'ouest de l'Île-de-France quand celui pour le Rassemblement national serait surtout situé à l'est : en Seine-et-Marne et dans l'Essonne. Enfin, La France Insoumise recueillerait de nombreux suffrages dans l'est parisien, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne.

Pas de cohabitation depuis 2002

Mais selon Rémi Lefebvre, professeur en sciences politiques à l'Université de Lille, il faut rester très prudent sur ces résultats : "Ce que l'on peut dire sur l'interaction entre l'élection présidentielle et les législatives, c'est que depuis 2002, depuis que le calendrier présidentiel a été inversé, le président de la République a toujours eu une majorité absolue".

Ce politologue dégage ainsi deux règles qui caractérisent ces élections dans la Ve République : "Ce sont des élections de confirmation, elles confirment le verdict des élections présidentielles parce que les électeurs du camp qui a perdu vont moins se mobiliser tandis que ceux du camp qui a gagné sont sur-mobilisés. Il y a un abstentionnisme différentiel".

Un autre facteur est le mode de scrutin majoritaire qui amplifie les résultats du vote. Pour atteindre le second tour, il faut réunir au moins 12,5% des inscrits au premier tour. La faible participation impose donc aux candidats de recueillir au moins 25% des suffrages pour se qualifier au deuxième tour.

Quelle spécificité pour ces législatives ?

Cependant, comme pour chaque élection, rien n'est joué. Et ces législatives pourraient avoir leur lot de surprises. "La seule chose qui se passe aujourd'hui est que l'on a vraiment l'impression que les candidats qui ont perdu, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, mettent énormément d'insistance sur les législatives. Deuxièmement, et c'est assez inédit, on observe dans les enquêtes d'opinion que 65% des Français souhaitent une cohabitation. Les électeurs semblent favorables à désavouer le verdict de l'élection présidentielle", analyse Rémi Lefebvre.

Pour la gauche, qui joue sa survie au niveau national, une alliance est ainsi essentielle, notamment en raison du mode de scrutin. La droite traditionnelle, représentée par Les Républicains, risque, elle aussi, très gros. "Emmanuel Macron va aller chercher à droite un élargissement de sa majorité, son camp risque d'être encore plus rassemblé et plus large qu'aux élections présidentielles", explique Rémi Lefebvre.

Ce dernier prédit qu'il sera difficile au Parti socialiste de conserver ses 30 députés actuel et impossible au parti LR de garder ses 100 élus "car une partie va partir à LREM".

Mobiliser son électorat : clé du scrutin

Autre enjeu très incertain des législatives : la mobilisation. En 2017, l'abstention avait été très forte : 57,36%. "Il faut faire très attention, on est encore dans l'élection présidentielle. Il est fort probable que l'intérêt des Français pour les législatives fléchisse beaucoup parce que c'est un scrutin difficile à expliquer, parce que les jeunes et les milieux populaires votent moins à ces élections alors qu'ils sont présents dans l'électorat de M. Mélenchon et de Mme Le Pen", poursuit Rémi Lefebvre.  

L'ancrage local, qui pourrait bénéficier aux sortants et aux grands partis traditionnels, a perdu de son influence en raison de la fin des cumuls des mandats.

Le politologue penche donc pour une "large victoire de LREM, c'est l'hypothèse la plus crédible".

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