Qui va financer le Grand Paris ?

Alexis Bachelay, député PS des Hauts-de-Seine a écrit à Jean-Marc Ayrault pour lui présenter des pistes de réflexion pour financer le projet du Grand Paris. Cela pourrait passer par l'augmentation de taxes locales.

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Comme l'ont révèlé nos confrères du Monde, Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée et Alexis Bachelay, député socialiste des Hauts-de Seine ont écrit une lettre à Jean-Marc Ayrault pour livrer des pistes sur le financement du Grand Paris.

Autonomie

Alexis Bachelay est le co-rapporteur de la mission de suivi du dossier du Grand-Paris à l'Assemblée nationale. La non-inscription du financement d'un milliard de ce projet au budget 2013 avait mis en émoi le monde politique francilien doutant de la volonté du gouvernement de réaliser cet investissement gigantesque.

Pour Alexis Bachelay, il s'agit d'en assurer la pérennité selon une double philosophie. "La société du Grand Paris (organisme qui met en oeuvre le projet ndlr) doit avoir des fonds propres importants afin de ne pas dépendre du bon vouloir de l'Etat pour se développer", explique le député des Hauts-de-Seine.

"Il s'agit aussi d'équité fiscale", ajoute-t-il. En clair, l'Ile de France doit assurer elle-même le financement de ses équipements sans mettre à contribution le reste du pays. "Nos amis députés de province sont assez sensibles sur cette question", reconnaît M.Bachelay.

Les entreprises mises à contribution

Il propose donc plusieurs pistes de financement, bénéficiant d'un consensus politique, reprenant quelques idées du député UMP Gilles Carrez dans son rapport de 2009. Comme le résume, Christian Favier, président communiste du conseil général du Val de Marne, "il s'agit d'arrêter de parler d'économies au risque de dénaturer le projet mais de parler de nouvelles recettes".

Parmi ces nouvelles recettes, il y a donc l'augmentation de la taxe sur les bureaux ou sur les nuits d'hôtel. Une part des amendes de stationnement  ou de la future taxe sur les poids lourds pourrait être versée à la Société du Grand Paris (SGP).

Ce sont donc plutôt les entreprises qui sont ciblées, ce qui fait réagir le Medef Ile de France. Dans un communiqué,  il "met en garde contre toute nouvelle augmentation des prélèvements sur les entreprises pour financer le Grand Paris/Express". "L’entreprise ne doit pas être la variable d’ajustement des difficultés financières de l’Etat", ajoute le communiqué préférant "la réduction du coût des infrastructures, le recours au partenariat public-privé ou l’étalement des emprunts sur une période plus importante".

Qu'en est-il pour les particuliers ?

Les ménages franciliens ne seraient concernés que par la hausse d'une seule taxe: la taxe spéciale sur les équipements. Les propriétaires comme les locataires la payent et elle a rapporté à la SGP 117 millions d'euros en 2017.
Selon Alexis Bachelay, son montant représente en moyenne 15 euros en Ile de France. Elle pourrait donc augmenter de quelques euros même s'il ne veut pas donner de chiffres. "Il s'agit de pistes de réflexion, de préconisations. Elles ne seront pas forcément toutes mises en oeuvre", explique M. Bachelay

Valérie Pécresse, selon l' entourage de la présidente du groupe UMP à la région Ile de France, juge "que c'est une mauvaise idée et que ça contribuerait à renforcer le matraquage fiscal des franciliens".

Jean-Marc Ayrault devrait rendre ses arbitrages dans le courant du mois de février.

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