Selon l'Agence Régionale de Santé d'Île-de-France, près de 200 000 personnes ont reçu une première injection anti-Covid et 127 000 autre en bénéficieront au mois de février. De son côté, l'AP-HP a indiqué suspendre les primos injections à partir de mardi.
Alors que les rendez-vous de vaccination anti-Covid ne sont donnés qu'au compte-goutte, l'Agence Régionale de Santé d'Île-de-France assure que "127 000 personnes bénéficieront d’une première injection au mois de février et l’intégralité des deuxièmes injections sera assurée, soit au total 330 000 injections sur les quatre semaines", dans un communiqué envoyé aux rédactions, admettant juste "décaler le volume le plus limité possible de rendez-vous de primo injections, en refixant ces rendez-vous dans les 15 jours suivants au maximum".
Pourtant, selon un compte rendu envoyé aux acteurs de la santé et consulté par Reuters, la situation paraît plus délicate. "Compte tenu de la situation extrêmement tendue sur les doses de vaccins, et la nécessité de garantir la deuxième injection pour les personnes déjà vaccinées, aucune primo-injection ne sera effectuée dans les établissements de santé la semaine prochaine", précise l'ARS.
Selon ce même document, "aucune dose de vaccin ne sera délivrée aux établissements de santé par les établissements congélo porteurs, seules les doses pour les deuxièmes injections seront délivrées".
Seront ainsi toujours prioritaires les plus de 75 ans et les personnels médicaux.
L'AP-HP suspend les primos injections à partir de mardi
De son côté, l'AP-HP a déclaré qu' "à compter de mardi, nous ne pourrons plus pratiquer, à l'AP-HP comme dans tous les établissements de santé de la région Ile-de-France, que des deuxièmes injections et devrons suspendre les premières injections", selon un communiqué relayé par BFMTV. Une suspension qui prévaut autant pour les personnels soignants que pour les patients.
Ainsi, toujours selon l'ARS, plus de 70 000 injections seront administrées (premières et secondes) les deux premières semaines de février avec une montée en puissance les deux semaines suivantes - près de 180 000 au total.
Ce sont surtout les primos injections de la semaine du 8 février qui seront décalées prévoit l'agence : 15 à 20 000 rendez-vous qui seront reportés "la semaine suivante et éventuellement la semaine du 22 février".
Mais il est difficile d'imaginer qu'il n'y aura pas un effet domino pour ceux qui auront réussi à obtenir un premier rendez-vous ces semaines-là.
Difficultés d'approvisionnement
Deux autres régions sont dans la même situation de reporter les rendez-vous pour une première injection : les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté.
"Beaucoup de Français qui souhaiteraient se faire vacciner attendent encore un rendez-vous", a reconnu Gabriel Attal. "Je veux leur dire que les doses continuent à arriver dans notre pays", a-t-il ajouté, en promettant "une transparence totale" sur la campagne de vaccination.
Le gouvernement prévoit qu'en février seulement un million de personnes recevront une première injection de vaccin anti-Covid, après plus de 1,4 million en janvier, soit un total d'environ 2,5 millions fin février, a annoncé le gouvernement jeudi.
Cette prévision de vaccination est très inférieure au chiffre de 4 millions de personnes vaccinées fin février évoqué par le ministre de la Santé jeudi 21 janvier et encore ce mardi, reflet de livraisons de doses qui s'annoncent moindres qu'attendues.
"Un million de premières injections et 1,4 million de deuxièmes injections de vaccins Pfizer et Moderna (sont) prévues au mois de février", a précisé le ministère qui fait état de la "baisse des approvisionnements" de ces deux laboratoires.
En outre les prévisions initiales d'Olivier Véran tablaient sur la disponibilité du vaccin d'AstraZeneca qui a été homologué par le régulateur européen ce vendredi. Mais l'entreprise a annoncé cette semaine qu'il ne livrerait à la France que 4,6 millions de doses de son vaccin d'ici fin mars, moitié moins qu'attendu, selon le ministère de la Santé.