Vaccination : "aucun passe-droit" selon la mairie de Paris, visée par des accusations de la CGT de l’Hôtel-Dieu

Alors que la région parisienne connait des difficultés d’approvisionnement du vaccin, le syndicat CGT de l’Hôtel-Dieu assure que des agents administratifs de la Ville auraient été vaccinés alors qu’ils ne faisaient pas partie des publics prioritaires. La mairie dément.

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Faut-il être un "VIP" pour obtenir sa dose de vaccin ? Dans un communiqué publié ce vendredi, la mairie de Paris, visée par des accusations de la CGT de l'Hôtel-Dieu, dément des propos jugés "diffamatoires" selon elle.

La polémique est née après la publication d’un communiqué du syndicat de l’hôpital parisien, qui accuse certains agents de la Ville d'avoir bénéficié de "passe-droits" en se faisant vacciner avant les publics prioritaires. Un texte notamment relayé par l’opposition sur Twitter, entre autres par la conseillère de Paris LR Marie-Claire Carrère-Gée, et le maire LR du XVIIe Geoffroy Boulard.

Dans son communiqué, daté du mardi 26 janvier, la CGT de l’Hôtel-Dieu accuse le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch et le responsable du centre de vaccination de l’Hôtel-Dieu Frédéric Batteux d’avoir "décidé de vacciner du personnel de la Mairie de Paris et autres privilégiés en dehors de toutes les recommandations de la Haute Autorité de Santé, du ministère et de tout critère médical de risque".

Quotidiennement, les équipes mobilisées sont obligées de refuser des soignants et des personnes âgées vulnérables, alors que leur est imposée la vaccination de personnels de la mairie de Paris et autres VIPs non médicalement prioritaires

La CGT de l'Hôtel-Dieu

Le syndicat souligne que ce centre de vaccination "est prioritairement réservé aux professionnels de santé soignants" : "La tension sur l’approvisionnement des doses ne permet déjà pas de remplir cette mission. Or, quotidiennement, les équipes mobilisées sont obligées de refuser des soignants et des personnes âgées vulnérables, alors que leur est imposée la vaccination de personnels de la mairie de Paris et autres VIPs non médicalement prioritaires ! Ces injonctions contradictoires placent le personnel d’accueil dans une situation éthique intenable."

La CGT se dit ainsi "scandalisée par ces pratiques de privilèges et de passe-droits d’un autre temps au détriment de la santé publique", et dénonce un "climat anxiogène généré sans la moindre réflexion, concertation ou protocole écrit".

"Si un passe-droit était avéré - rien ne va dans ce sens -, il serait sanctionné fermement"

Jeudi, Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé publique et des relations avec l’AP-HP, a répondu sur Twitter à la polémique : "L’accord avec l’AP-HP sur l’Hôtel-Dieu ne porte que sur la vaccination des professionnels de santé et du personnel médico-social de la Ville de Paris de plus de 50 ans, ou ayant des facteurs de risque grave, selon les recommandations de l’ARS. Si un passe-droit était avéré - rien ne va dans ce sens -, il serait sanctionné fermement."

Contactée, la Ville a confirmé à France 3 Paris IDF l’ouverture d’une enquête interne.

Dans son communiqué publié ce vendredi, la mairie souligne aussi que "sur les 50 000 agents de la Ville, environ 2 000 agents municipaux sont ainsi éligibles à la vaccination selon ces critères sanitaires". "Au 27 janvier, 1 119 agents municipaux étaient inscrits et 475 premières injections ont été réalisées", ajoute la Ville.

Contrairement aux affirmations purement diffamatoires qui ont pu être relayées dans la journée d'hier, cette enquête démontre que les règles sanitaires ont été scrupuleusement respectées et qu'aucun passe-droit n'a été octroyé

La Ville de Paris

"Contrairement aux affirmations purement diffamatoires qui ont pu être relayées dans la journée d'hier, cette enquête démontre que les règles sanitaires ont été scrupuleusement respectées et qu'aucun passe-droit n'a été octroyé, affirme la mairie. La Ville de Paris se réserve le droit d'engager les suites judiciaires éventuelles contre les propos attentatoires à l'honneur du service public qui ont été tenus."

La polémique survient alors que l’Île-de-France connait des difficultés d’approvisionnement. En raison du manque de doses, la région a en effet été contrainte de reporter des rendez-vous et d’annuler les premières injections ; le but étant de garantir le rappel, avec la deuxième dose. Au total, 15 000 à 20 000 rendez-vous vont être décalés dans les 15 jours, rapporte franceinfo.

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