Il est difficile de circuler sur les lignes de bus et de tramways à Paris. Pendant trois jours les conducteurs mènent une grève contre la modification de leur temps de travail.
Une centaine de conducteurs de bus de la RATP ont manifesté devant le ministère de la Transition écologique pour protester contre la modification de leur temps de travail afin de s'adapter à l'ouverture à la concurrence.
5 lignes de tramways sur 8 très perturbées
Rassemblés à l'appel des principales organisations syndicales de la régie de transport (CGT, FO et Unsa), ils protestent contre la décision de la direction d'augmenter leur temps de travail de 20 heures par an contre une hausse de salaire de 420 euros bruts.
Pour la CGT, la RATP tord la réalité et compte en réalité augmenter le temps de travail des 18.000 machinistes de 190 heures par an en allongeant leur temps de travail journalier, ce qui équivaut à "un mois et demi de travail en plus", selon Cemil Kaygisiz, secrétaire général de la CGT Bus RATP.
Le mouvement de grève, prévu sur trois jours, a engendré des perturbations sur le réseau de surface. Seule 60% de l'offre de bus habituelle était disponible et cinq lignes de tramways sur huit étaient très fortement perturbées, ne roulant qu'aux heures de pointe et en service réduit.
Lors de la dernière journée de grève, le 25 mars, seulement 30% de l'offre de transport avait pu être assurée, a rappelé la RATP. Ce lundi, le taux de gréviste atteignait 60% chez les conducteurs de bus et tramways, d'après la CGT. La direction de la RATP n'avance elle aucun chiffre.
"Si demain les transports devenaient un business de boites privées, s'il y a quatre personnes dans un bus, et bien ce bus ne roulera plus"
Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral FO transports
La nouvelle organisation du temps de travail doit entrer en vigueur le 1er août après avoir été décalée d'un mois. La RATP, qui va perdre son monopole sur Paris et la petite couronne en 2025, se voit contrainte d'adapter les conditions de travail de ses conducteurs, plus avantageuses que celles en vigueur chez ses concurrents.
Elle a proposé un accord prévoyant la suppression de 6 jours de congés et 120 heures de travail en plus par an contre une hausse de salaire de 2.600 euros brut, soit l'équivalent d'un quatorzième mois. Mais aucune organisation syndicale n'a accepté d'apposer sa signature. Pour la CGT, cet accord prévoit en réalité une hausse de temps de travail de 190 heures par an contre une compensation salariale de 1.900 euros brut. "Nous voulons faire entendre notre refus de l'ouverture à la concurrence", a insisté Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral FO Transports. "Si demain les transports devenaient un business de boites privées, s'il y a quatre personnes dans un bus, et bien ce bus ne roulera plus", a-t-il alerté, appelant les usagers à soutenir le mouvement.