Grève des animateurs périscolaires : le désarroi des parents d'élèves

Dans le 10e arrondissement de Paris, la grève des animateurs périscolaires, à l'heure de la cantine, perdure et "met en péril la situation financière de certains parents". Les représentants des parents d'élèves appellent la mairie de leur arrondissement et à la mairie de Paris "à prendre leurs responsabilités".

"Des parents ont été obligés de se mettre en télétravail et vous avez des gens pour qui la situation est devenue plus que précaire, où il y a eu une mise en danger de l'emploi". David Artur, père d'un enfant scolarisé à l'école élémentaire publique Chabrol dans le 10e arrondissement de Paris lance un cri d'alarme.

Durant le mois d'octobre, les élèves de cet établissement du 1er degré n’ont pas pu manger à la cantine en raison d'une grève des animateurs périscolaires chargée d'encadrer le temps du déjeuner. Le 3 octobre, l'UNSA, le syndicat le plus représenté dans la profession a appelé les animateurs périscolaires à Paris à cesser le travail lors de la pause méridienne. Les grévistes demandent une hausse de leur salaire qui dépasse à peine le SMIC et des recrutements supplémentaires "pour la sécurité des enfants" selon le syndicat.

Une organisation à trouver pour les parents 

Faute de cantine, les parents d'élèves de l'école Chabrol mais également de plusieurs autres établissements scolaires du 10e arrondissement ont dû se résigner durant le mois d'octobre à venir chercher leurs enfants à l'école dès 11h30. Et pour une grande majorité d'entre eux, ce déplacement s'est fait sur leur temps de travail. Pour soulager certains parents d'élèves, certains d'entre eux se sont organisés pour accueillir une dizaine d'enfants chez eux le temps du déjeuner.

Il y a trois semaines, les représentants de parents d’élèves ont lancé une pétition assortie d'une lettre ouverte adressée à la mairie de Paris et à la mairie du 10e arrondissement. "On comprend et on soutient la grève des animateurs", résume David Artur. "Les salaires - des animateurs - sont quand même très bas et les conditions de travail très compliquées". Mais la situation des parents est devenue aussi "intenable" pour beaucoup de familles, explique-t-il. 

Des remplacements qui fâchent

Alertée par cette situation, la DASCO, la Direction des Affaires Scolaires a dépêché en toute urgence dans les écoles, des agents administratifs pour assurer la surveillance de la pause méridienne et depuis lundi, les enfants peuvent à nouveau manger à la cantine. "Un minisoulagement" pour David Artur et pour beaucoup de parents qui espèrent que la mairie de Paris annoncera à l'occasion du prochain Conseil de Paris des mesures pérennes "en faveur des d'animateurs et dans l'intérêt des enfants".

En attendant, ces remplacements d'animateurs périscolaires au pied levé, font hurler aujourd’hui le syndicat UNSA à l'origine du mouvement social. "La ville de Paris a quand même réussi à mettre en place une espèce de délit d'entrave du droit de grève où elle fait travailler des administratifs de bureaux pour remplacer les animateurs sur le terrain", tempête Claude Lasserre, délégué syndical de l’Unsa-Animation à la Ville de Paris. "C'est totalement illégal et deuxièmement dangereux parce qu'ils ne sont pas en connaissance des enfants, ils n'ont aucune posture éducative", ajoute le syndicaliste. 

Vers une sortie de conflit ?

Concernant la gêne ressentie par les familles, le syndicat "comprend" leurs situations, "sauf que ce mouvement va dans le sens de ces familles précise-t-il. Par exemple, sur le taux encadrement des enfants. "On devrait avoir un animateur pour 18 enfants sur l'élémentaire, c'est un taux légal, et là on se retrouve avec un animateur avec 35 enfants, à gérer et donc effectivement un manque de vigilance ", détaille Claude Lasserre.

De son côté, Alexandra Cordebard, maire PS du 10e arrondissement se veut rassurante et annonce qu'un certain nombre de rendez-vous sont prévus avec les représentants syndicaux et les services de la Ville. "J'ai bon espoir que dans la semaine qui vient, y compris pendant la semaine du Conseil de Paris - à partir du 13 novembre; les discussions avanceront avec les syndicats pour un dénouement" de ce conflit.

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