Les huit suspects sont accusés de violences antisémites dans le métro parisien fin juin. L'organisation antifasciste rejette "en bloc ces accusations".
Huit membres de la Jeune Garde antifasciste ont été mis en examen le 27 juin, soupçonnés d'avoir agressé un mois plus tôt un adolescent dans le métro parisien après une conférence de soutien à Gaza de la militante franco-palestinienne Rima Hassan, indique mercredi le parquet. D'après le Canard enchaîné, qui a révélé leur mise en examen, les suspects ont insulté un jeune de 15 ans, "le trait(ant) de sioniste et le frapp(ant) à plusieurs reprises".
"Nous rejetons en bloc ces accusations", réagit dans un communiqué la Jeune Garde Paris, un des groupes du mouvement fondé en 2018. La Jeune garde "s'est toujours engagée contre l'antisémitisme et continuera de le faire", poursuit le communiqué. "Nous sommes par ailleurs surpris" des fuites dans la presse "pour attaquer et diffamer notre organisation", déplore la Jeune Garde Paris.
Des articles de presse accusent la Jeune Garde de violence à caractère antisémite. Nous rejetons en bloc ces accusations. Aucune violence, aucun acte antisémite mais une altercation dans le métro suite à une attaque coordonnée par des milices d'ext droite anti-palestiennes. pic.twitter.com/sUeTxTNrzN
— Cem Yoldas (@CemYoldass) July 2, 2024
Les éléments du Canard enchaîné sont "contestés et émanent exclusivement de la plainte" de l'adolescent, insite Me Thierry Soulard, avocat des huit mis en cause. "Il n'y a aucune violence physique, mais une altercation exclusivement verbale", affirme Me Soulard, dénonçant la "disproportion" des moyens mis par la justice sur cette affaire, où deux juges d'instruction ont été saisis.
Les huit suspects, âgés d'une vingtaine à une trentaine d'années, ont été mis en examen "pour violences en réunion ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours dans un moyen de transport collectif de voyageurs en raison de la race, de l'ethnie, de la nation ou de la religion" et placés sous contrôle judiciaire, d'après le parquet de Paris.
Des "tensions" avec "des personnes présentées comme de la Ligue de défense juive"
Les faits reprochés se sont déroulés un mois plus tôt, le 27 mai, après une conférence de soutien à Gaza menée par Rima Hassan, alors candidate LFI aux européennes, dans les locaux de l'Université Paris-Dauphine. "Les faits se sont déroulés peu après des tensions entre des personnes souhaitant assister au meeting de Rima Hassan, et des personnes présentées comme de la Ligue de défense juive (mouvement juif radical, NDLR) qui auraient cherché à les en empêcher", selon le ministère public.
Le jeune plaignant a raconté, le 28 mai, aux policiers avoir été "entouré, approché et interrogé sur son rapport à la Palestine" alors qu'il se trouvait dans le métro parisien, relate le ministère public. "L'Unité médico-judiciaire a retenu 12 jours d'incapacité de travail en raison du retentissement psychologique", précise le parquet.
Un "enregistrement audio de l'agression a été diffusé sur le compte Instagram du groupe intitulé 'jeune garde'", ajoute la même source.
La figure principale du mouvement au niveau national, Raphaël Arnault, est candidat Nouveau Front populaire désigné par la France insoumise dans la première circonscription du Vaucluse. Il est qualifié pour le second tour des législatives dimanche.