Ces soldats d’infanterie de l’armée française basés en Afrique du Nord étaient notamment chargés de nettoyer les villes après les batailles. Celle située sous le pont de l'Alma est la dernière des quatre qui existaient auparavant.
Il est l’un des symboles propre à Paris et au décor de la Seine. Vous l’avez certainement déjà croisé lors d’une balade sur le fleuve. Le zouave du Pont de l’Alma fait partie des sculptures incontournables du paysage parisien.
Cette statue d’un soldat à la tenue très détaillé est la seule rescapée des quatre statues érigées vers le pont de l’Alma en hommage à la victoire des troupes de Napoléon III lors de la bataille de l’Alma en 1854 lors de la Guerre de Crimée. Les trois autres statues représentants trois corps d’armée différents durant la bataille, à savoir, l’Artilleur, le Chasseur à pied et le Grenadier. Elles ont toutes les trois été déplacées lors de la reconstruction du pont au début des années 1970.
Qu’est-ce qu’un zouave ?
Les zouaves étaient des soldats d’infanterie de l’armée française basés en Afrique du Nord. Si tous ne se battaient pas, ils étaient en revanche chargés de nettoyer les villes après les batailles. Marie-Anne Léourier, guide-conférencière note qu’ils souffraient d’une réputation de pilleurs. "Ils ne respectaient pas trop les règles", précise-t-elle.
Le zouave du Pont de l’Alma, sculpté par Georges Diebolt en 1856, porte la tenue traditionnelle de ce corps de l’armée. "Il porte un pantalon bouffant qui fait vraiment partie de l’uniforme du zouave. Il est vêtu notamment de brodequins, sa coiffe est également typique de celles des zouaves", explique Marie-Anne Léourier.
Chloé Merccion, membre du conseil d’administration de la Fédération nationale des guides interprètes et conférenciers, précise que le modèle du zouave a été choisi pour commémorer l’alliance entre la France et l’Empire Ottoman qui permit la victoire lors de la Bataille de l’Alma. "Les zouaves faisaient partie des corps d’armée présents lors de cette victoire française qui émanait d’une alliance assez surprenante avec l’Angleterre et les Ottomans", dit-elle. Quant au modèle utilisé pour la statue, il s'agissait d'un zouave mais des doutes subsistent parmi les historiens en ce qui concerne sa participation à la bataille.
Evaluer le niveau d’eau de la Seine : mythe ou réalité ?
Au-delà de son aspect mémoriel, le zouave conserve une valeur symbolique forte en ce qui concerne l’évaluation du niveau d’eau de la Seine. "Jusqu’aux années 1970, on se servait du zouave pour évaluer les crues de la Seine. Ainsi, l’on savait que lorsqu’il avait les pieds dans l’eau, la Seine était en crue, il en a parfois eu jusqu’aux épaules comme en 1910. Lorsque le zouave avait de l’eau à la taille, on interdisait aux bateaux de naviguer sur le fleuve", explique Chloé Merccion. Depuis 1970, c’est le pont d’Austerlitz qui est utilisé pour évaluer le niveau de la Seine. "Le zouave attire cependant toujours la sympathie des Parisiens qui se tournent toujours vers lui en cas de crue", poursuit-elle.
"Même si le zouave conserve une valeur symbolique très importante aux yeux des Parisiens aujourd’hui, le mythe a pris le pas sur la réalité et l’on dispose d’autres pour évaluer les crues de la Seine", conclut Marie-Anne Léourier.