Choisis par les élus ou des collectivités, invités par les partenaires et le Cojo... Qui pourra assister gratuitement à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris le 26 juillet prochain ? Les discussions sur la désignation de ces 222.000 spectateurs sont "en cours". Les Parisiens et Franciliens devraient être privilégiés.
La cérémonie d'ouverture des JO, et son défilé d'athlètes embarqués sur des bateaux, avait été annoncée populaire et gratuite, au moins sur les quais hauts de la Seine. Mais, sécurité oblige, la donne a changé. Le nombre de spectateurs a été réduit et il faudra être choisi.
Entendu par la commission des Lois du Sénat, mardi 5 mars, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a annoncé les modalités de la cérémonie. "Nous avons fait le choix de confier aux partenaires, que sont les collectivités locales et le Comité d'organisation des Jeux olympiques notamment, de sélectionner un certain nombre de personnes", a ainsi précisé Gérald Darmanin.
Les spectateurs seront donc triés sur le volet par les collectivités et partenaires "franciliens", en plus de l'Etat, et du comité d'organisation des JO (Cojo), a affirmé le ministère de l'Intérieur.
"Des tiers de confiance"
"Ces tiers de confiance", comme les a nommés Gérald Darmanin, proposeront ainsi des billets pour la cérémonie à des personnes qu'ils auront choisies. Un choix excluant de facto les non-résidents en Île-de-France.
"La mairie de Paris travaille sur un projet de 150.000 places gratuites sur les 222.000", a assuré à l'AFP une source proche des négociations. Soit près de 70% des places disponibles. Officiellement, la Ville explique ne pas avoir de chiffre de travail.
La région Île-de-France souhaite, elle "près de 20.000 places", selon l'entourage de la présidente de région Valérie Pécresse, et ça, sans compter l'appétit de la Seine Saint-Denis. "C'était une demande partagée par tous les maires concernés de Seine-Saint-Denis pour que cette magnifique fête, dont on veut qu'elle soit le plus populaire possible, puisse réellement profiter à toutes et tous : qu'on ne soit pas dans une logique du 'premier arrivé, premier servi' et qu'on puisse bien garantir que des publics cibles, qu'on choisit de toucher, puissent se voir attribuer un billet gratuit pour assister à cette cérémonie", assure à France Info Mathieu Hanotin, maire socialiste de Saint-Denis.
"Notre objectif, par le mode de distribution, c'est de faire en sorte que ce soit le plus large possible, et que ce soit le plus populaire possible, les tirages au sort des distributions à l'issue d'un jeu concours, description sur des sites dédiés par exemple", détaille à France 3 Paris Île-de-France, Stephane Troussel, président du conseil départemental.
Des discussions en cours
Les "discussions sont en cours pour définir les arbitrages sur la méthode et le déploiement - donc sur les critères d'attribution", précise de son côté une source gouvernementale. Le ministre de l'Intérieur a toutefois prévenu mardi que les habitants non-Franciliens, un "Thierry de Béziers" a-t-il dit, ne pourront pas acquérir de places gratuites sauf à connaître un "tiers de confiance" francilien.
"Quand j'ai vu ça, je me suis dit que c'était n'importe quoi ! Et puis bon, pour un ensemble de raisons sécuritaires, le choix de passer par des invitations à travers les collectivités semble justifié. Mais ce n'est pas ce qu'on imaginait à la base", soupire à l'AFP une source proche des organisateurs.
Une fois sélectionnés, les heureux élus pourront s'inscrire sur la plateforme internet. Ils recevront alors un QR après approbation des services de renseignements.