Ce mardi, des températures élevées sont prévues à Paris et en Île-de-France. Il fera très chaud à la Concorde ou encore sur le site olympique de Vaires-sur-Marne. Couvertures refroidissantes, thermo-rooms, bain de glaçons, la chaleur oblige les athlètes et les staffs à adapter leur préparation.
Aviron, triathlon ou encore BMX freestyle font partie des compétitions concernées. Meteo-France place les sites olympiques franciliens en vigilance jaune pour la canicule. Des températures avoisinant 35 degrés y sont attendues.
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— VigiMétéoFrance (@VigiMeteoFrance) July 29, 2024
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Des compétitions sous une chaleur écrasante, Marie-Françoise Potereau en a connu plusieurs. Cette ancienne cycliste professionnelle se souvient en particulier de la première étape de son premier Tour de France en 1984. "Il faisait très chaud et on découvrait toutes, le Tour de France et ses difficultés. Je me souviens que les gens nous arrosaient pour nous rafraîchir."
Elle se rappelle avoir dû aller "au-delà de la douleur pour arriver au bout. On sait que tout le monde a mal, que les jambes nous tirent et qu'on tétanise, mais ce sont les athlètes qui en font abstraction qui arrivent au bout. Il faisait plus de 30 degrés, bien sûr qu'on souffre, mais on ne doit pas y penser. Quand le corps est poussé dans ses retranchements, le cerveau développe des capacités de résistance hors-norme", se remémore celle qui est désormais vice-présidente de la Féderation Française de Cyclisme. Elle estime qu'aujourd'hui, les techniques de prévention contre les fortes chaleurs ont "bien évolué notamment en termes d'hydratation".
Des "thermo rooms"
Ce mardi les épreuves du triathlon doivent débuter, si elles ne sont pas annulées en raison de la pollution de la Seine. Pour le directeur technique national (DTN) de la Fédération Française, la chaleur est une donnée avec laquelle les athlètes composent souvent. "La température aura un impact sur la performance mais ils ont l'habitude et se préparent toute l'année à ce genre de conditions extrêmes", appuie Benjamin Maze. Il explique que les triathlètes s'entraînent tout au long de l'année dans des "thermo-rooms". "Ce sont des pièces dont on peut contrôler la température. On teste ainsi la résistance des athlètes à la chaleur ou au froid car nous sommes un sport d'extérieur. On dépend des éléments, mais on doit apprendre à faire avec." Comme la qualité de l'eau, la température est "une variable qu'on ne contrôle pas mais qui ne nous rend pas anxieux", selon le DTN. Pas anxieux, mais attentifs tout de même. "Nous serons plus attentifs à l'hydratation et à la gestion de l'effort de nos athlètes", précise-t-il.
Par ailleurs, l'entraînement démarre tôt avant la course en cas de grosse chaleur. "Il faut s'échauffer de telle sorte que les muscles ne montent pas trop vite en température et une fois dans l'épreuve, gérer l'effort pour éviter l'étourdissement", explique-t-il.
Prévenir la déshydratation
Veiller à la santé des athlètes, c'est le travail au quotidien de Frédéric Maton, le médecin des équipes de France d'aviron. Plusieurs courses auront lieu demain sur la base nautique de Vaires-sur-Marne. Le médecin vise à prévenir toute déshydratation des athlètes Français. "Demain, ils boiront respectivement 5 litres d'eau durant la journée dont 1,5 litre après leur course", assure-t-il.
Selon lui, les efforts musculaires demandés par l'aviron peuvent entraîner run manque d'eau rapidement. "Un rameur qui perd 1% de son poids de corps en eau perd 10% de ses performances, donc on peut rapidement être distancé sur de longues courses." Pour rappel, de nombreuses épreuves d'aviron se déroulent sur une distance de plus d'1 kilomètre.
Pour Frederic Maton, le premier danger d'une déshydratation liée à la chaleur est la "fatigabilité des sportifs." Pour prévenir tout risque, il envisage d'équiper les rameurs avec des couvertures refroidissantes dès leur sortie de l'eau pour réadapter la température du corps et de "démarrer la journée avec un bain de glaçons." Pour la protection contre le soleil, il prévoit un traitement moins original mais connu de tous : "ils sont tous équipés de crème solaire et casquettes", annonce-t-il sobrement.
Selon le Comité International Olympique, aucune épreuve en extérieur n'est menacée par cet épisode particulièrement chaud dans la région. "On aura tout cette semaine des températures élevées, quelques orages... On se prépare pour tout ça", a indiqué le Comité International Olympique (CIO) ce lundi depuis le centre opérationnel situé au siège du comité d'organisation des JO (Cojo) à Saint-Denis.