À la suite d’une visite du chantier sur le futur site olympique qui doit accueillir les épreuves d'équitation, l’inspection du travail a interrompu durant plusieurs semaines les travaux, considérant qu’il existait un danger de chute pour les salariés installant les tribunes.
C’est un cadre majestueux qui doit accueillir, dans moins de trois mois, les épreuves d’équitation des Jeux Olympiques : des tribunes encerclant une carrière de plus de 8 000 mètres carrés avec pour décor le château de Versailles et son Grand Canal. Depuis fin septembre, une centaine d’ouvriers s’affaire pour aménager ce site temporaire, où se dérouleront également les épreuves de pentathlon moderne et de para-équitation.
Un "danger grave et imminent de chute"
Mais début mars, une partie de ce chantier d’envergure a dû être interrompue pendant cinq semaines. Selon deux ordonnances du tribunal administratif de Versailles, l’inspection du travail en visite sur les lieux a alerté d’un "danger grave et imminent de chute de hauteur" pour les salariés œuvrant à l’installation de la dernière tribune.
Ces derniers, équipés d’un baudrier, sont suspendus dans le vide pour ériger les gradins et tribunes. Les inspecteurs se sont ainsi inquiétés de la "solidité des harnais, seul moyen de protection" et du fait que certains ouvriers étaient "positionnés sur des planches qui n’étaient pas solidaires de la structure, et ils étaient dès lors susceptibles de glisser, basculer ou tomber".
L’entreprise GL Events, en charge de plusieurs chantiers d’aménagements pour les Jeux dans notre région, réfute toute mise en danger de ses travailleurs. "Nos salariés sont solidement attachés, mais les méthodes de protection n’étaient pas les bonnes selon les inspecteurs", relate Christophe Veau-Cahon, directeur général des projets olympiques et paralympiques chez GL Events. "
Pourtant, ces méthodes font partie de nos modes opératoires depuis de nombreuses années et sont peu accidentogènes
Christophe Veau-Cahondirecteur général des projets olympiques et paralympiques GL Events
De nombreux échanges ont eu lieu entre l’inspection du travail et la société d’événementiel, qui a dû démontrer que tous ses process étaient adaptés. "Ils nous ont demandé de revoir les points d’accroches, la solidité des harnais et les systèmes de lignes de vie", ajoute Christophe-Veau Cahon, "ce qui a été fait. On a renforcé la surveillance et la prévention et c’est normal. On ne transige jamais sur la sécurité, ni des spectateurs, ni de nos employés."
Une alerte similaire a été émise sur les travaux d’aménagements sur la place de la Concorde à Paris cette fois. "La tribune est moins haute et nous avons pu rapidement montrer que nous avions les solutions les plus adéquates par rapport à notre métier", explique GL Events. Les ouvriers ont pu reprendre le montage des tribunes rapidement.
Tout comme à Versailles, où le chantier a repris normalement le 18 avril et le planning des travaux n’a pas changé, "le site sera prêt à temps" assure Paris 2024 de son côté.
70% du site déjà prêt
Sur le site yvelinois, 70% des aménagements sont terminés. Les deux tribunes latérales ont été construites presque entièrement, ne reste à achever que la dernière tribune, celle qui fait face au château. Le tout pourra recevoir 16 300 spectateurs.
L’aménagement des zones de compétition est également encore en cours. Les deux carrières, celle de compétition et celle d’échauffement, ainsi qu’un bassin pour les épreuves de pentathlon, et des écuries sont en train de voir le jour, et seront achevés d’ici le mois de juin.
Pour les Jeux olympiques et paralympiques, sept sites temporaires vont être construits devant des lieux emblématiques du patrimoine français.