La compagnie Jolie Môme accuse la mairie de ne pas avoir renouvelé son contrat à cause de son engagement politique

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La compagnie Jolie Môme accuse la mairie de ne pas avoir renouvelé son contrat à cause de son engagement politique - reportage de Maïla Mendy et Marion David / P.Ngankam ©France 3 PIDF

Une page se tourne au théâtre La Belle Etoile à Saint-Denis. Arrivée au terme de son bail, la compagnie Jolie Môme connue pour ses actions militantes d'extrême gauche doit laisser sa place. Une décision prise à l'issue d'un appel à projets mais pour la compagnie évincée, les raisons seraient politiques, ce que dément la mairie.

Au théâtre La Belle Etoile, la majorité des souvenirs de Michel Roger sont désormais emballés dans des sacs. Cela fait 19 ans que la compagnie Jolie Môme, qu'il a fondée, occupe ce théâtre municipal mais depuis le 1er janvier, la troupe est sommée de quitter les lieux après la fin de la convention sans nouveau lieu où emménager.

"On ne peut pas emmener tout ce matériel-là sur le trottoir, ce n'est pas raisonnable. La mairie nous a proposé une benne mais on ne va pas mettre notre matériel en bon état dans la benne", souffle Michel Roger.

Pour les membres de Jolie Môme, le non-renouvellement de leur contrat est une décision purement politique. Depuis l'arrivée de la nouvelle équipe municipale socialiste en 2020. "Ce qu'on fait en trop, c'est qu'on accueille des débats, des conférences, des organisations politiques, des soirées de soutien à des grèves [...] ça, ils n'en veulent pas", d'après Flô, une comédienne de la compagnie.

Un "cahier des charges" différent pour la mairie 

Les accusations des comédiens sont rejetées par la mairie. Selon elle, les projets de Jolie Môme ne correspondent plus à ses attentes : "L'ouverture du théâtre et la programmation de nombreux spectacles, c'est un élément clef de notre cahier des charges sur lequel la compagnie Jolie Môme n'a pas souhaité se positionner. Ils créent un festival plutôt hors les murs qu'ils vont jouer dans d'autres communes en France, ce qui est intéressant mais pendant ce temps-là, on n'a pas un théâtre très souvent ouvert à Saint-Denis", explique Katy Bontinck, première adjointe à la mairie de la ville.

La compagnie a engagé un avocat, elle compte attaquer la ville de Saint-Denis pour réclamer des dommages au titre de la fin de saison perdue.

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