La FIAC, la Foire Internationale d'Art Contemporain ouvre ses portes aujourd'hui, jeudi 23 octobre et jusqu'au dimanche 26, au beau milieu d'une semaine artistique étincelante pour Paris avec l'ouverture concomitante de plusieurs nouveaux lieux culturels prestigieux
Arrivés milieu de cette quatrième semaine d'octobre, on a presque le sentiment d'une surenchère dans la démesure artistique.
Lundi, le 20 octobre, c'est la Fondation Louis Vuitton qui ouvrait cette semaine flamboyante. Le Président de la République, François Hollande, inaugurait l'impressionnant bâtiment aux douze voiles de verre de la Fondation Louis Vuitton au Bois de Boulogne, en lisière de Paris, sans doute l'une des oeuvres les plus audacieuses de l'architecte Frank Gehry. La Fondation, financé par le milliardaire Bernard Arnault, expose, dans un premier temps, quelques pièces de
sa collection constituée depuis 2006 par Suzanne Pagé, ex-directrice du Musée d'Art moderne de la ville de Paris, ainsi que des oeuvres spécialement commandées pour le bâtiment. Les salles et les terrasses seront accessibles au public lors de journées portes ouvertes du 24 au 26 octobre.
Ce jeudi 23 octobre, c'est donc au tour de la FIAC d'accueillir ses visiteurs au musée du Grand Palais jusqu'au 26 octobre. 191 galeries de 26 pays sont présentes, dont 65% d'européennes. Elles étaient 184 l'an dernier. Et l'on dit que malgré une flambée des prix, l'art contemporain ne s'est jamais aussi bien vendu et devient une valeur d'investissement très demandée.
Mais la FIAC, c'est en réalité plusieurs lieux et événements, au delà du seul Grand Palais. Souhaitant "explorer de nouveaux territoires" avec de jeunes artistes, la foire lance cette année une manifestation parallèle intitulée (OFF)ICIELLE qui se tiendra à la Cité de la mode et du design, sur la Seine. Et d'autres artistes et oeuvres sont exposées et mises en scène au long de la Seine, aux Tuileries ou au Jardin des Plantes par exemple.
Samedi 25 octobre, viendra le bouquet principal plutôt que final, de ce feu d'artifice, avec deux événements majeurs également : la réouverture du musée Picasso après cinq ans de travaux. Une date qui n'a pas été choisie au hasard : Picasso est né le 25 octobre 1881.
L'Hôtel Salé, l'un des plus beaux hôtels particuliers du quartier parisien du Marais, a été entièrement rénové, les circulations sont plus fluides et de nouveaux espaces d'exposition ont été aménagés dans les combles et les caves.
« C'est un endroit magique, les volumes sont extraordinaires et vraiment adaptés à l'oeuvre de Picasso », souligne Laurent Le Bon, nouveau directeur de l'établissement qui possède 5.000 oeuvres de l'artiste, dont 300 peintures et 300 sculptures, mais ne peut en présenter que 300 à 400.
L'accrochage initial a été confié à Anne Baldassari, experte reconnue du peintre andalou et ancienne directrice, révoquée en raison du retard pris par les travaux et du climat social tendu au sein du musée. « La France a la chance de conserver la collection la plus importante au monde de l'oeuvre de Picasso grâce à la générosité des héritiers. Cette collection est française, mais elle doit parler au monde entier » souligne-t-elle.
Mais le samedi 25 octobre verra aussi un autre évènement majeur, à la Monnaie de Paris, sur les bords de Seine, à l'angle du Quai de Conti et de la rue Guénégaud, dans le 6ème arrondissement. Le bâtiment, "la plus vieille et la dernière usine de Paris", qui continue son activité industrielle originelle et frappe toujours monnaies et médailles, a été rénové. Une partie du bâtiment est désormais l'un des nouveaux lieux d'art contemporain. La Monnaie de Paris rouvre, elle aussi ses portes ce samedi 25 octobre en accueillant l'artiste américain Paul Mac Carthy. Avant même le début de cette semaine "folle", presque comme une mise en place, l'artiste a fait l'objet d'une violente polémique après l'installation de l'une de ses oeuvres place Vendôme, qu'il a finalement renoncé à exposer après des actes de vandalisme.