La ministre du Renouveau démocratique Prisca Thevenot, Franco-Mauricienne, qui a grandi en Seine-Saint-Denis confie être régulièrement victime de propos racistes depuis qu'elle occupe ses fonctions.
"Ma vie peut changer lundi, pas parce que je suis parlementaire ou plus parlementaire, ministre ou plus ministre", mais en raison du climat xénophobe et raciste, assure-t-elle. Un climat qui, selon elle, serait amplifié si le Rassemblement national remportait les élections législatives dimanche 7 juillet.
"Marcheuse" de la première heure, Prisca Thevenot, 39 ans, a été porte-parole de La République en marche (LREM) et secrétaire d'Etat à la Jeunesse avant d'être nommée porte-parole du gouvernement de Gabriel Attal en janvier.
La double nationalité en question
"Les attaques racistes ça fait des semaines et des mois qu'on en parle. Dès l'instant où j'ai été nommée au gouvernement, ça a commencé", a relevé la porte-parole.
"Je suis fille d'immigrés, j'ai deux enfants qui sont métis", (...) Nos enfants sont menacés parce qu'ils sont métis", a-t-elle observé, évoquant aussi au passage sa double nationalité, au centre de débats alimentés par la proposition du RN d'interdire certaines fonctions "sensibles" aux binationaux.
Née à Strasbourg, fille d'immigrés mauriciens, Prisca Thevenot a grandi dans le quartier populaire du Maroc à Stains en Seine-Saint-Denis. "On m'appelle par mon nom de jeune fille. On me demande en permanence de rentrer dans mon île. La seule île que je connaisse c'est l'Île-de-France ! C'est la seule île où j'ai vécu", a-t-elle poursuivi.
Élue députée des Hauts-de-Seine en 2022, elle est candidate dimanche à sa réélection.