Le directeur de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat et son ex-compagne sont renvoyés devant la justice pour violences conjugales. Il a démissionné de ses fonctions ce mercredi.
Nouvelle crise à Sciences Po Paris. Son directeur, Mathias Vicherat, est soupçonné depuis décembre de violences conjugales. Il a annoncé mercredi sa démission après avoir appris son renvoi devant la justice.
"J'ai appris que mon ex-compagne et moi-même étions renvoyés devant le tribunal correctionnel", a-t-il écrit dans un message envoyé à la communauté éducative de Science Po et confirmé à l'AFP par la direction de l'établissement.
"Des convocations devant le tribunal correctionnel ont été délivrées à M. Vicherat et Mme Sansal-Bonnefont pour des violences réciproques au sein du couple", a confirmé le parquet de Paris à l'AFP.
Les ex-concubins se voient reprocher notamment "des violences sur conjoint ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours", a précisé le ministère public. Ils comparaîtront à l'automne, d'après une source proche du dossier.
Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po, présente sa démission.
— Sciences Po (@sciencespo) March 13, 2024
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Le couple placé en garde à vue début décembre
Mathias Vicherat, 45 ans, et son ex-compagne Anissa Bonnefont, qui s'accusaient réciproquement de violences conjugales, avaient été placés en garde à vue le 3 décembre avant d'être remis en liberté le lendemain. Une enquête préliminaire avait été ordonnée par le parquet de Paris. Les deux ex-concubins n'avaient cependant pas porté plainte.
Le parquet de Paris a rappelé "que la charge d'engager des poursuites incombe au seul ministère public".
Dans son message interne, mercredi, Mathias Vicherat indique contester "toujours les accusations de violences qui ont été formulées et diffusées à mon égard" et estime que "la justice permettra d'établir la réalité des faits".
"C'est moins ma personne que l'institution qui m'importe, c'est pourquoi j'ai décidé, afin de la préserver, de démissionner de mes fonctions de directeur de l'Institut d'études politiques de Paris et d'administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP)", a-t-il ajouté.
Intérim à Sciences Po
En attendant la nomination d'une nouvelle équipe dirigeante, "une administration provisoire" va être mise en place "dans les prochains jours", a indiqué la direction de Sciences Po Paris.
Dans un message à toute la communauté éducative, Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance qui exerce la tutelle sur Sciences Po Paris, a assuré "du bon fonctionnement de l'institution" et "du meilleur choix pour la diriger".
Suite aux accusations de violences conjugales en décembre, Mathias Vicherat avait proposé son retrait de la direction, avant de revenir fin janvier, sous les huées d'étudiants.
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"Offense et marque de mépris"
Le "retour" de Mathias Vicherat avait constitué une "offense et une marque de mépris à l'égard de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles", a cinglé le syndicat Union étudiante dans un communiqué, mercredi.
"La personne choisie devra garantir une gestion déontologique de Sciences Po et s'engager activement dans la lutte contre les VSS", a complété l'organisation.
Fin 2021, à son arrivée à la tête de l'établissement, Mathias Vicherat avait décrété "priorité absolue" les violences sexistes et sexuelles (VSS).
Mathias Vicherat avait succédé en novembre 2021 à la tête de Sciences Po Paris à Frédéric Mion, contraint de démissionner en février de cette année-là pour avoir dissimulé les soupçons d'inceste visant le politologue Olivier Duhamel.