Avec 4 décès pour 1000 naissances vivantes, la région francilienne connaît le taux de mortalité le plus fort sur le territoire métropolitain. Entre ses huit départements, des tendances contraires se dégagent.
"Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenne", explique l’Insee dans une étude publiée mercredi. Ainsi en 2021, sur 1000 naissances vivantes, 3,7 enfants sont décédés avant leur premier anniversaire. Une mortalité en augmentation "entre 2014 et 2017", bien que ces chiffres soient "historiquement bas", précise Sylvain Papon, l'auteur de la publication.
Parmi les régions les plus concernées par la mortalité infantile, l’Île-de-France se place en tête sur le territoire métropolitain avec 4 décès pour 1000 naissances, contre 2,9 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La mortalité infantile plus élevée en Seine-Saint-Denis
À l’échelle francilienne, des inégalités apparaissent entre les départements. "En France métropolitaine, le taux de mortalité infantile moyen entre 2019 et 2021 est le plus élevé en Seine-Saint-Denis", révèle l’Insee, avec une moyenne de 5,4 décès pour 1000 naissances.
"La Seine-Saint-Denis se détache parmi les autres départements d'Île-de-France. Ce n'est pas un phénomène nouveau, déjà au milieu des années 1990 nous constations que la mortalité infantile était plus forte sur ce territoire", explique Chloé Tavan, cheffe de la division Enquêtes et études démographiques à l'Insee. Une tendance qui s'est maintenue depuis.
Selon la spécialiste, plusieurs raisons expliquent ce plus fort taux de mortalité infantile. "Des facteurs médicaux comme le suivi pendant la grossesse, l'offre de soin ou encore les techniques médicales peuvent entrer en compte. Les facteurs socio-économiques avec une plus forte précarité sur ce territoire et les facteurs comportementaux comme le tabagisme, l'alcoolisme ou le surpoids ont également des incidences", ajoute Chloé Tavan. "Mais il est difficile de démêler tous les facteurs et de connaître leur rôle spécifique", indique-t-elle.
Un panorama contrasté
Le Val-de-Marne et le Val-d’Oise connaissent également un taux de mortalité supérieur à la moyenne nationale, avec 4,5 décès pour 1000 naissances.
Le département des Hauts-de-Seine se distingue et suit la tendance inverse, avec 2,9 décès pour 1000 naissances - soit bien en dessous de la moyenne nationale. La Seine-et-Marne, Paris, les Yvelines et l’Essonne connaissent quant à eux entre 3,5 et 3,7 décès pour 1000 naissances.
Mais ce sont les départements d'outre-mer qui connaissent le plus fort taux de mortalité infantile. À Mayotte, elle est de 8,9 décès pour 1000 naissances, en Guyane de 8,2 et en Martinique de 7,2.