Le Théâtre de la Ville fête sa réouverture après 7 ans de travaux

Le Théâtre de la Ville, baptisé désormais "Sarah Bernhardt" rouvre ses portes ce samedi à Paris avec l'ambition de s'ouvrir à de nouveaux artistes et d'animer l'espace public. À cette occasion, le théâtre propose des représentations gratuites en extérieur.

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La place du Châtelet va devenir pendant un mois, chaque week-end, la "Place des théâtres" : 3 scènes éphémères vont y être installées où seront représentées plus de 30 représentations de danse, de musique, de théâtre ou d'autres performances (retrouvez ici l'ensemble de la programmation).

Ainsi, il sera possible de voir Hofesh Shechter, Lisbeth Gruwez, Saïdo Lehlouh, Nadia Beugré, Youssou NDour, ou encore Robyn Orlin dans ces lieux ouverts à tous. La première scène sera installée autour de la Fontaine du palmier, la seconde sur la place du Châtelet, côté avenue Victoria, et la troisième dans le square de la Tour Saint-Jacques.

Le lieu est aussi rebaptisé : une plaque "Théâtre Sarah Bernhardt" apparaît désormais sur la façade de ce bâtiment Napoléon III inauguré, comme son jumeau le Théâtre du Châtelet, en 1862. La comédienne, dont on célèbre le centenaire du décès cette année, l'a dirigé pendant plus de 20 ans, au début du 20e siècle, et y a joué ses classiques comme "L'Aiglon".

Travaux d'ampleur

Transformé en profondeur pour la dernière fois dans les années 1960 - la salle à l'italienne est détruite en 1966 pour être remplacée par un gradin -, le théâtre a été fermé en 2016 pour des travaux de rénovation - accessibilité, sécurité et mise aux normes des bâtiments - qui devaient initialement durer trois ans.

Mais des contraintes sont venues s'ajouter : nécessité de déplomber et désamianter, trous dans les murs après un projet immersif en 2019, crise du Covid : au total, il y aura eu "plus de 40 arrêts de chantier", relève le directeur Emmanuel Demarcy-Mota, lors d'une visite avec la presse.

Ces travaux en longueur ont finalement "permis d'inventer autre chose", d'aboutir selon lui à une "beauté architecturale" et d'avoir un "théâtre connecté aux enjeux de notre société".

Dans la grande salle (950 places), l'acoustique a été entièrement revue, le plateau refait, la fosse peut désormais accueillir un orchestre, les sièges ne sont plus gris mais dans un dégradé de beige et le cintre sera informatisé.

"En 1967, Jean Mercure voit le préfet de police de Paris et lui dit : 'Il y a de grands théâtres à l'italienne qui appartiennent au 19e siècle avec des classes sociales dans les théâtres, ce rouge et or qui correspond à une idée bourgeoise et très belle du théâtre, mais il faut inventer autre chose'. Il arrive à convaincre le préfet de Paris et là, il y a un acte révolutionnaire puisqu'ils détruisent la salle. Vous avez dans ce bâtiment les murs Napoléon III de 1862 et à l'intérieur, cet immense gradin qui fait cette idée du théâtre populaire où ce rouge et or disparaît, où tout le monde a la même visibilité, où la cage de scène est dégagée, et c'est ce qui marque cette histoire internationale du théâtre", raconte le directeur Emmanuel Demarcy-Mota.

Au total, les travaux, financés par la Ville (sauf la façade), auront coûté "un peu plus de 40 millions d'euros", explique à Carine Rolland, adjointe en charge de la Culture.

Tarifs accessibles

Le directeur entend aussi expérimenter spectacles et pratiques avec des amateurs en extérieur aux beaux jours, afin de répondre "à la volonté de la maire de Paris Anne Hidalgo" d'animer ce qu'elle nomme la "place des théâtres".

Côté programmation, le théâtre, qui pendant sept ans a été contraint à l'exil à l'Espace Cardin et dans 38 lieux partenaires, accueillera des artistes historiques, telle que la troupe de danse contemporaine Pina Bausch/Thanztheater Wuppertal, mais aussi des nouveaux comme la metteuse en scène belge Lisaboa Houbrechts ou la compagnie colombienne de danse Sankofa Danzafro.

Demarcy-Mota met en avant une grille tarifaire "basse": gratuité jusqu'à 14 ans, 15 euros pour les étudiants, et 35 à 42 euros maximum pour des spectacles comme la troupe Pina Bausch/Thanztheter Wuppertal.

Samedi, c'est Hofesh Shechter, artiste associé au théâtre - le chorégraphe de danse contemporaine jouant dans le film "En-Corps" de Cédric Klapisch - qui ouvrira les festivités sur la place.

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