LEGISLATIVES 2024. "Est-ce que ça va impacter le business ? Forcément, ça fait un peu peur !" Paroles de startupers de la Station F, l'un des plus gros incubateurs d'entreprises du monde

Plongés dans l'incertitude depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, des startupers de la Station F, l'un des plus gros incubateurs de start-up au monde témoignent, à quelques jours des élections, de leurs inquiétudes pour le secteur de la jeune entreprise innovante.

"Pas mal de boîtes se posent des questions du genre : 'qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que ça va impacter le business ?' On va dire que les conditions qui ont été créées depuis ces dernières années pour la start-up nation étaient plutôt bonnes (...) La plupart des gens ici veulent continuer dans ce sens-là !"

Théo, la trentaine, le regard rivé sur son portable comme la plupart de celles et ceux qui se croisent dans le hall d'entrée, s'apprête à rejoindre d'un pas pressé, son open space situé dans l'enceinte sécurisée de la Station F.

Derrière une vaste baie vitrée, s'étend l'un des plus grands campus de start-up au monde, la Station F : 3 000 entrepreneurs, près de 1 000 start-up rassemblés sous les voûtes de la Halle Freyssinet dans le 13e arrondissement de Paris. De part et d'autre, s'affichent des établissements prestigieux et des grandes écoles qui maternent ici de "jeunes pousses" et les accompagnent dans leur développement.

"Personne ne sait ce qui va se passer"

La dissolution ? "Tout le monde en parle ici !", relate Théo, et ce qui va sortir des urnes le 30 et le 7 juin ? "Il y a de l'incertitude partagée, mais aussi de l'inquiétude aussi quand même", rapporte-t-il.

Chemise à fleurs, short et sac à dos, Nicolas, fondateur d'une start-up incubé à la station F confirme. "On entend beaucoup de bruit sur les plateaux de télévision, du buzz, c'est encore flou. Personne ne sait sur le plan économique ce qui va se passer !", pointe-t-il. "Ici, on est quand même dans un écosystème qui s'est construit depuis une dizaine d'années avec pas mal d'opportunités ( ... ) J'espère que ça va continuer", observe Nicolas.

J'espère que les capitaux ne s'en iront pas ailleurs. C'est important de soutenir l'innovation

Nicolas, fondateur d'une start-up

Depuis quelques jours, les formations politiques en lice pour les législatives déroulent publiquement leurs projets économiques. Des programmes détaillés et débattus dans les médias, évalués par des experts et le grand patronat. Les acteurs de la French Tech, la communauté d'entrepreneurs, d'investisseurs et d'accompagnateurs qui soutiennent le développement des start-up s'inquiètent, et le font savoir.

"Il ne faudrait pas que tout s'arrête dès demain par des décisions radicales", soulignait mardi sur France Inter la directrice générale de France digitale, une association qui défend les intérêts des start-up françaises.

"Depuis plus de dix ans, on a réussi quelque part à aligner les planètes, à avoir suffisamment de capitaux, suffisamment de talents, et on a réussi à ouvrir de nouveaux marchés qui nous permettent d'être un pays attractif en matière d'innovation. Aujourd'hui, la France est clairement parmi les capitales mondiales de l'intelligence artificielle", rappelle-t-elle.

Devant l'entrée de la Station F, Eliot, salarié dans une start-up, développe : "la montée des extrêmes, ce n'est pas forcément une bonne chose sur le plan économique. Ça fait un peu peur. On n'est déjà pas forcément dans une super situation économique. Les extrêmes ont des programmes qui vont coûter beaucoup à l'économie", s'inquiète-t-il. 

Un plus loin sur les marches de la Station F, Augustin, jeune fondateur d'entreprise, un des rares à se livrer : "Mine de rien ! Le Président Macron est quand même très proche des entrepreneurs ( .. ) le parti En Marche (La République en Marche) reste le profil le plus favorable et sécurisant pour les entrepreneurs ( .. ) mais quoi qu’'il arrive", ajoute-t-il dans un élan de confiance,"quand on est entrepreneur, on s'adapte, on considère déjà que rien n'est certain, que tout peut tout arriver du jour au lendemain !"

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