Les retraités algériens et marocains, les Chibanis (cheveux blancs en arabe) locataires d'un hôtel insalubre du Faubourg Saint-Antoine à Paris et qui ne savaient où partir, ont finalement été expulsés ce jeudi matin 19 février.
C'est une histoire infiniment triste que celle de cette poignée de retraités algériens et marocains, locataires parfois depuis quarante ans d'un hôtel minable et insalubre du 73 Faubourg Saint-Antoine, dans le 11ème arrondissement de Paris, qui luttaient désespérement pour conserver leur logement dans cet hôtel, ne sachant où aller ailleurs. Nous vous la racontions, il y a quelques mois, en septembre 2014.
Ce jeudi 19 février, la trentaine de "grands-pères" a été évacuée. La Préfecture de Police de Paris indique qu'un hébergement a été "offert à chaque occupant" dans un immeuble géré par l'association Aurore en attendant une proposition de relogement d'ici le 30 juin. La préfecture ajoute que cette évacuation fait suite aux "rapports faits par les architectes de sécurité constatant la dangerosité des lieux au regard de la sécurité incendie". Un arrêté d'interdiction temporaire d'habiter les lieux, à proximité de la place de la Bastille, avait été pris le 15 décembre 2014.
L'endroit, du reste, n'a d'hôtel que le nom: chambres étroites, pas d'ascenseur et à chaque locataire de se battre contre les fuites d'eau et les cafards. Sur les murs extérieurs, des fils électriques courent, à nu. Abandonné par la gérante, l'hôtel est sans surveillance et ne fait l'objet d'aucun suivi sur le plan de la sécurité incendie.
Selon l'association Droit au Logement (DAL), les locataires avaient indiqué, dans un courrier à la préfecture, qu'ils "étaient prêts à répondre aux exigences posées par l'arrêté en attendant leur relogement. Il s'agissait de recruter un gardien qualifié sur la sécurité incendie". Mais l'état d'insalubrité du bâtiment a conduit la Préfecture à en décider autrement.