Manifestations du 1er mai à Paris : la police craint des débordements

Manifestations pour les uns, projection de film pour les autres, le 1er Mai syndical est à nouveau organisé en ordre dispersé, avec un risque de débordement par des groupes extrémistes dans le défilé parisien.

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Dans la capitale, la préfecture de police évoque un risque de débordement par "des groupes extrémistes" voulant faire de cette journée "un grand rendez-vous révolutionnaire", et qui prévoient de "s'en prendre violemment aux forces de l'ordre ainsi qu'aux symboles du capitalisme".

Elle cite notamment en exemple sans le nommer, le Mili (Mouvement inter luttes indépendant), qui a lancé un appel général sur Facebook à "faire vivre une journée en enfer" à Emmanuel "Macron et son monde".

L'an dernier, où près de 142.000 personnes avaient manifesté à Paris selon la police, six policiers avaient été blessés, dont l'un grièvement par un cocktail Molotov.



"Convergence des luttes" ?

Traditionnellement, la journée internationale des travailleurs n'est pas l'occasion de faire bloc pour les syndicats, à quelques exceptions près, comme le 1er mai 2002. Ce jour-là, 1,3 million de personnes avaient manifesté (selon le ministère de l'Intérieur) à l'appel de la CGT, de la CFDT, de FO, la FSU et de l'Unsa pour "faire barrage" à Jean-Marie Le Pen. L'an passé, les syndicats n'ont pas réussi à s'entendre sur une position commune face à la présence de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle.

Cette année ne fait pas exception, malgré un contexte social agité et les appels de Philippe Martinez, numéro un de la CGT qui défilera à Paris, à une "convergence des luttes". Or, ce n'est "pas la tasse de thé de la CFDT", pour son numéro un, Laurent Berger, qui considère que ce mode d'action "ne permet jamais d'avoir des résultats concrets pour les travailleurs".

Bande à part

"Il y a besoin de montrer une unité face à un gouvernement qui tape fort", a insisté mardi matin M. Martinez sur RMC/BFM TV. Quant à une manifestation unitaire, "on y travaille", a-t-il ajouté, soulignant que "toutes les conquêtes sociales dans ce pays ont été obtenues quand les syndicats ont été unis". Le nouvel homme fort de Force ouvrière, Pascal Pavageau, a reconnu, lui, sur franceinfo que "les confédérations ne se sont pas, peut-être, suffisamment vues et réunies" pour faire un "diagnostic commun de ce qui se passe". Or, "il y a des points communs", a-t-il souligné, comme le fait que l'exécutif "ne souhaite plus travailler, visiblement, au niveau national, avec les organisations syndicales".

Sa centrale va cependant rester fidèle à son habitude de faire bande à part le 1er Mai. M. Pavageau va ainsi présenter sa nouvelle équipe lors d'une conférence de presse.


"Politique libérale" 


Au total, la CGT appelle à 240 manifestations ou rassemblements un peu partout. Le mot d'ordre est large: "Contre la remise en cause des acquis sociaux, la sélection à l'université. Pour le progrès social, la paix; la solidarité internationale!" La manifestation de Paris, organisée avec les fédérations franciliennes de FO, de la FSU, de Solidaires et de l'Unef, s'ébranlera à 14H30 de la place de la Bastille, direction place d'Italie.

En régions, Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, table sur "une plus grande unité syndicale" dans certaines villes, avec la présence de la CFDT dans les cortèges. Lui battra le pavé dans la capitale avec sa binôme Cécile Gondard-Lalanne, "contre les politiques antisociales et liberticides du gouvernement".

Le défilé comptera aussi Bernadette Groison, de la FSU, syndicat représentatif chez les fonctionnaires, qui s'oppose à "la politique libérale du gouvernement" dans la fonction publique.


De leur côté, CFDT, CFTC et Unsa prévoient, une fois de plus, un 1er Mai en commun sous un mot d'ordre "revendicatif et culturel". Il projetteront à Paris un film italien en avant-première, "7 Minuti", qui met l'accent "sur l'importance du dialogue social et de la négociation collective", des thèmes d'"actualité" dans une période où ils font "l'objet de questionnements et d'attaques".

Divisés au niveau national, les syndicats arrivent toutefois à parler d'une même voix dans le privé et le public, notamment à la SNCF, dans la fonction publique ou à Air France.
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