Marine Le Pen : "C'est en Ile de France que nous enregistrerons la poussée la plus significative"

Marine Le Pen était l'invitée de Samedi Politique Spéciale Municipales sur France 3 Paris. Pour l'instant, le FN présentera des listes dans 96 villes d'Ile-de-France avec comme objectif d'avoir un maximum de conseillers municipaux. Raisonnable, puisque dans la région, il part de très bas.

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En Ile-de-France, Marine Le Pen n'a pas trop la pression pour ces élections municipales. Elle ne peut que faire mieux qu'en 2008, où son parti avait obtenu moins de 5 conseillers municipaux dans la région.

Liste FN dans 96 communes

C'est donc mathématique. "C'est en Ile-de-France que nous enregistrerons la poussée la plus significative", affirme la présidente du FN. A l'antenne, elle promet de conquérir des mairies même si les spécialistes frontistes de la carte électorale estiment que sauf énorme surprise ce ne sera pas le cas en Ile-de-France.

En 2006, dans son autobiographie, la conseillère régionale francilienne de l'époque écrivait "que l'Ile-de-France était une terre de mission car le coût de la vie avait chassé les classes populaires vers les départements limitrophes". Le constat est-il le même 8 ans plus tard ? "Non, ça a changé. Pendant longtemps, une partie des franciliens ont pu pensé qu' ils étaient peut-être les gagnants de la mondialisation, et ils sont en train de se rendre compte, et ça opère des revirements, qu'ils sont aussi des victimes de la mondialisation", répond-elle.

Mais ce qui intéresse le FN, au-delà du symbole de victoires ici ou là, c'est le maillage territorial. L'objectif est d'obtenir 1000 conseillers municipaux sur l'ensemble de la France. Combien dans la région capitale, où pour l'instant le parti d'extrême-droite présentera des listes dans 96 communes ? Marine Le Pen a fait ses calculs. "Nous aurons beaucoup de conseillers municipaux en Ile-de-France. J'ai fait plus de 10% à l'élection présidentielle dans 67 villes de la région", affirme l'ancienne présidente du groupe FN au conseil régional.

En mode Philippe Katerine

Le contexte national lui est pour l'heure favorable. Mais, au fur et à mesure que l'on se rapprochera du mois de mars, les enjeux locaux auront leurs mots à dire.La personnalité du candidat FN, par définition peu connue, sera-t-elle un frein pour le vote FN au mois de mars ? D'ou sort-elle ses candidats ? "La politique c'est l'affaire de tous les Français, pas que d'une élite ou d'une caste", répond Marine Le Pen qui se lance dans un inventaire à la Philippe Katerine : "il y aura des mères de famille, des chômeurs, des ouvriers, des boulangers, des professions libérales, tout ce qui représente la réalité de la France". Marine Le Pen coupe le son et le remet pour évoquer le but assigné à ses futurs conseillers municipaux. Montrer que le FN peut être crédible quand il est au pouvoir.

"Nous ne répèterons pas les erreurs des années 90 comme à Vitrolles quand nous avons voulu faire des municipalités les vitrines de la politique nationale", explique-t-elle, d'autant plus bonne joueuse que c'est une allusion directe à Bruno Mégret, amoindrissant ainsi la portée de son mea culpa.

Consigne de vote par arrondissement

Marine Le Pen a ensuite évoqué les municipales à Paris, se félicitant à nouveau du choix de son candidat Wallerand de Saint-Just. Le FN qui est crédité de 8% par un sondage de septembre avec une possibilité de se maintenir au second tour dans des arrondissements de l'ouest parisien acquis à la droite. Un caillou dans la ballerine de Nathalie Kosciuscko-Morizet. Marine Le Pen tient-elle sa revanche, alors qu'elle avait appelé à voter socialiste pour faire battre NKM aux législatives de juin 2012 à Longjumeau ?

"Je ne suis pas dans un état d'esprit de revanche à l'égard de Nathalie Kosciuscko-Morizet" répond-elle. "Je ne crois pas que Nathalie Kosciusko-Morizet soit une femme de droite, et c'est pour cela qu'elle a été choisie à Paris. C'est parce que c'est une bobo de gauche", poursuit-elle. Mais, en cas de duel PS/UMP, donnera-t-elle une consigne de vote pour la faire battre. "A Paris, la situation est complexe. Ce n'est pas trop logique au moment où on se parle de pouvoir évoquer ce type de choix à faire et qui se fera arrondissement par arrondissement", conclut-elle.

On verra  entre les deux tours si la vengeance est un plat qui se mange froid, mais visiblement Marine Le Pen compte bien semer la zizanie dans les rangs de l'UMP Paris en faisant planer la menace d'une consigne de vote différenciée.

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