Métro parisien : en céramique ou en chocolat, les drôles de vies du carreau Guimard

Indissociable du métro parisien, le carreau de faïence dessiné par Hector Guimard à la fin du 19e siècle est aujourd'hui une source d'inspiration pour des créateurs en tout genre. Dans l'univers de la décoration, mais également celui de la gastronomie. Le carreau Guimard se décline en chocolat.

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Parcourir les couloirs du métro parisien, frôler les murs au blanc incertain… A priori, les célèbres carreaux de céramique ne sont pas des plus ragoûtants. Et pourtant, ils inspirent les créateurs, les décorateurs de salles de bain. Jusque dans le domaine plus inattendu de la gastronomie.

En 2015, les designers d'une agence parisienne se sont lancé un défi : faire rimer le traditionnel carreau Guimard avec la saveur du chocolat. Le résultat ? Une tablette représentant - en perspective - un pan de mur du métro parisien.

"Cette faïence est sobre, élégante", explique Julie Roch-Fontes, en charge du développement de la marque "Les Petits Carreaux de Paris". "On a un chocolat design, Art nouveau."

Le carreau Guimard : 7,5 centimètres sur 15

Ce carreau... Tout voyageur l'a forcément croisé dans les entrailles de la capitale. Il s'agit d'un morceau de faïence blanche de Gien, de 7,5 centimètres sur 15, légèrement bisoté sur les contours. On le doit à Hector Guimard, qui, en 1900, souhaitait faire entrer un maximum de lumière dans le métropolitain.

C'est vraiment une belle histoire à l'origine. Une histoire de lumière.

André Fontes, designer

"C'est vraiment une belle histoire à l'origine. Une histoire de lumière", confirme André Fontes, l'un des deux designers de l'agence Noir Vif, qui a dessiné la version chocolatée des carreaux. Car initialement, le carreau du métro était bien plus terne. On en voit quelques résidus par exemple à la station Porte Dauphine, sur la ligne 2


Le carreau du métro voyage en Alsace 

Pour assister à cette transformation, de la céramique au chocolat, il faut se rendre à Saverne, en Alsace. Le chocolatier Jacques Bockel est à l'origine de la fabrication de ces tablettes en forme de carreaux du métro.

Quand les Franciliens prennent le métro de Paris, ce n'est pas par plaisir. C'est par nécessité.

Jacques Bockel, chocolatier

"Quand les Franciliens prennent le métro de Paris, ce n'est pas par plaisir. C'est par nécessité", estime le chocolatier. "Transformer cette nécessité en un produit plaisir... Je trouvais cette idée extraordinaire." Particularité de ce chocolat : les fèves de cacao sont torréfiées sur place, après décorticage et broyage. Chuao (le "romanée-conti" de la catégorie, selon Jacques Bockel), cacao sauvage de Bolivie, cacao d'Equateur ou de Côte d'Ivoire... Les fèves de différentes origines composent ces "Petits carreaux de Paris".

"C'est l'identité de Paris. Ce genre de carreaux, on ne les trouve pas ailleurs", confie un voyageur sur la ligne 2 du métro parisien. Une image internationale, mais dont la version chocolatée reste commercialisée à Paris, mais également sur internet.


 
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