Deux Egyptiens ont été condamnés en appel ce jeudi devant la cour d'assises du Val-de-Marne pour le meurtre de la prostituée transgenre Vanesa Campos, en août 2018, à 17 et 14 ans de prison. Un autre accusé, jugé pour association de malfaiteurs, a quant à lui été acquitté.
Condamnés en première instance à 22 ans d'emprisonnement par la cour d'assises de Paris, Mahmoud Kadri et Karim Ibrahim, les principaux accusés dans le meurtre de Vanesa Campos, ont vu leur peine nettement réduite lors de leur procès en appel, qui se tenait ce jeudi devant la cour d'assises du Val-de-Marne.
Les deux hommes, âgés respectivement 25 et 30 ans, ont ainsi été condamnés à 17 et 14 ans de réclusion pour le meurtre de la travailleuse du sexe transgenre Vanesa Campos, tuée par balle au bois de Boulogne en août 2018. "En réduisant de huit ans la peine de notre client, la cour, après des débats apaisés, a restitué le juste rôle de sa participation dans cette affaire", ont déclaré les avocats de Karim Ibrahim, Me Julien Fresnault et Me Fares Aidel, à l'issue du procès.
Ces deux hommes comparaissaient en appel aux côtés de trois autres Egyptiens, accusés d'association de malfaiteurs et du vol de l'arme du crime. L'un a été acquitté. Les deux autres ont été condamnés respectivement à trois ans d'emprisonnement dont un avec sursis pour le vol de l'arme, et cinq ans dont deux avec sursis pour association de malfaiteurs.
Une "expédition punitive"
Le soir du crime, Mahmoud Kadri et Karim Ibrahim se sont retrouvés dans le bois de Boulogne avec une dizaine d'autres jeunes hommes pour affronter les "protecteurs" engagés par des prostituées transgenres sud-américaines, cibles depuis des années de voleurs égyptiens qui détroussaient leurs clients.
Vanessa Campos, 36 ans, a été tuée lors de cette expédition punitive dans la nuit du 16 au 17 août 2018, dans un endroit reculé du bois de Boulogne où elle exerçait depuis deux ans. Une véritable "exécution", selon Me Quentin de Margerie : "tuer, ils étaient parfaitement prêts à le faire et ils l'ont fait" lors de cette "expédition punitive", avait-il insisté, au nom des parties civiles.
Devant la cour, il a d'ailleurs décrit l'"enfer" du travail au bois de Boulogne, où les prostituées font face à des "voleurs armés, méthodiques" et "très violents", qui exercent une "mise en coupe réglée, une exploitation pure et simple de cet endroit du bois de Boulogne". Face à ces violences, des femmes étrangères vulnérables qui "ne savent pas vers qui se tourner" et qui, selon Me de Margerie, "ont peur de la police car beaucoup sont en situation irrégulière".
Un homme acquitté
Karim Abousheisha, un Egyptien jugé pour association de malfaiteurs dans le procès qui se tenait en appel cette semaine, a finalement été acquitté après avoir porté plainte lundi pour violences volontaires commises par un policier. L'homme, condamné à 6 ans ferme en première instance, accuse en effet l'un des policiers de son escorte de l'avoir frappé au visage et insulté lors d'une suspension d'audience qui s'est tenue le 17 mars dernier, ont indiqué ses avocats, Me Léa Zimmermann et Me Antoine Aussedat.
Le parquet de Créteil a indiqué avoir ouvert une enquête et saisi le service de déontologie et de soutien aux effectifs, qui dépend de la préfecture de police. Le policier incriminé a quant à lui déposé plainte pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique et l'enquête a été confiée au commissariat de Créteil, a ajouté le parquet.
Source : AFP