Ouverture ce mardi du procès en appel des meurtriers présumés de la prostituée transgenre Vanesa Campos

Ils avaient été condamnés à 22 ans de réclusion criminelle en janvier 2022 pour meurtre en bande organisée. Mahmoud Kadri, 25 ans et Karim Ibrahim, 30 ans, sont de nouveau jugés à partir de ce mardi par la cour d'assises du Val-de-Marne pour le meurtre de Vanesa Campos, péruvienne transgenre de 36 ans tuée par balle en août 2018 au Bois de Boulogne, où elle se prostituait.

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Eté 2018. Cela fait plusieurs mois que les prostituées du Bois de Boulogne se plaignent d'agressions perpétrées contre leurs clients ainsi que de vols commis dans les voitures pendant les passes.

Des razzias quasi quotidiennes dont est victime Sans papiers, la jeune femme se prostitue chaque nuit à proximité de la route du Pré Catelan, dans une zone occupée par la petite communauté des trans d'Amérique latine. Une zone reculée et sans éclairage public.

Agression mortelle le 16 août 2018

Pour se défendre de ses agresseurs, Vanesa Campos a mis en place depuis plusieurs semaines un signal de ralliement à utiliser en cas de danger. Elle a également distribué des bombes lacrymogènes à ses collègues, et alerté la police lors d'une patrouille. En vain. Faute de réaction, elle se décide alors à faire appel à un garde du corps, un de ses amis également en situation irrégulière. L

Armée de couteaux, d’une matraque, de bombes lacrymogènes et d’un pistolet automatique, la bande de jeunes migrants égyptiens attaque le garde du corps et s'en prend à Vanesa Campos, s'acharnant sur elle avant de lui tirer une balle dans la poitrine. Il est 23h30 lorsque les collègues de Vanesa Campos la retrouvent allongée dans une mare de sang. La jeune femme est décédée.

Une semaine plus tard, environ 150 personnes proches de la victime participent à une marche blanche allant de la porte Dauphine à Paris au lieu du meurtre, en sa mémoire. Elles réclament justice pour toutes les victimes d’agressions.

"Sans défense face à l'arrivée d'une meute"

En janvier 2022, neuf hommes sont renvoyés devant la cour d'assises de Paris. "Une meute de jeunes hommes galvanisés par un sentiment de toute-puissance", selon les mots prononcés alors par l'avocat général Olivier Auféril. Mais ce premier procès de trois semaines ne permet pas de faire toute la lumière sur les circonstances du drame avec des audiences particulièrement chaotiques, marquées par de nombreux incidents et les versions évolutives et parfois contradictoires des accusés.

Considérés comme les meneurs, Mahmoud Kadri, 24 ans et Karim Ibrahim, 29 ans, contestent le crime, s'en renvoient la responsabilité, reconnaissent tout au plus avoir fait partie d’une bande de voleurs qui détroussaient les clients de prostituées. Avant le délibéré, Mahmoud Kadri et Karim Ibrahim se disent pourtant dits "désolés" de la mort de Vanesa Campos. "Je m’excuse pour tout ce qui s’est passé, je suis désolé", déclare Mahmoud Kadri avant de s’effondrer en larmes à l’évocation de sa mère. "Je suis désolé pour tout ça, je suis désolé", répète à sa suite Karim Ibrahim.

Les deux hommes sont condamnés à 22 ans de réclusion criminelle. Des peines plus lourdes que celles requises par l'avocat général et assorties d’une interdiction définitive du territoire français. 

"La cour n'a pas vraiment réussi à déterminer lequel était le tireur, regrette Me Léa Dordilly, avocate de Mahmoud Kadri. Nous attendons un procès en appel plus serein, plus paisible, où chacun puisse s'exprimer."

Les deux hommes sont de nouveau jugés à partir de ce mardi devant la cour d'assises du Val-de-Marne. Deux autres hommes comparaissent à leur côté pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime. Un dernier pour avoir participé au vol de l'arme du crime, un pistolet dérobé à un policier.

Les parties civiles espèrent quant à elles "s'approcher de plus en plus de la vérité", selon Maitre Chirine Heydari et Maitre Quentin de Margerie qui représentent la mère, la sœur, cinq collègues de Vanessa Campos et l'association de défense des personnes trans Acceptess-T. "La justice se fera, c'est certain. Les parties civiles espèrent également une forme de sincérité de la part des accusés" et une "reconnaissance de leurs responsabilités", a ajouté Maitre de Margerie.

Le verdict est attendu le 31 mars.

Avec AFP.

 

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