La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé mardi qu’elle allait proposer au préfet deux sites pour héberger les migrants. Dans les 12e et 17e arrondissements, la nouvelle n’est pas forcément bien accueillie par les élus, alors que la situation de crise s'éternise.
La zone, située dans le 17e arrondissement à proximité des nouveaux locaux du tribunal et de la préfecture de police, pourrait un jour servir à accueillir des migrants. Avec un autre site dans le 12e, Anne Hidalgo propose ainsi à l'Etat de multiplier les capacités d'hébergement.
Le Maire du 17e, Geoffroy Boulard (LR), n'a pas été consulté et s'insurge : « Le débat n’est pas de savoir si on est pour ou contre les migrants, ce n’est pas le sujet. Ce terrain n’est pas du tout approprié. Aujourd’hui, c’est une décision solitaire, qui n’a pas du tout été murie. »
« C’est un peu une provocation de la maire de Paris à l’encontre de l’Etat »
« Il y a beaucoup d’approximations, poursuit l’élu. Le propriétaire est plus ou moins au courant, Emmaüs ne sait même pas où se trouve le terrain… Enfin, tout ça n’est pas sérieux, c’est un peu une provocation de la maire de Paris à l’encontre de l’Etat. »Dans le 12e, la Ville envisage l'achat d'un terrain à la SNCF alors que dans le 17e, il s'agirait du prêt d'un propriétaire privé pendant deux ans. Pour Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris (Groupe radical de Gauche), chargée des hébergements d'urgence, il s'agit de répondre à l'urgence :
« Il y a 3 600 personnes à la rue, il y a des familles avec des enfants… Et je pense que nos petites polémiques politiciennes doivent vraiment être balayées par rapport à l’intérêt d’enfants, de familles et de gens qui vivent dans des conditions sordides dans la rue. »
« Il y a une urgence sociale et démocratique »
« On a une responsabilité de solidarité, mais je pense que l’Etat a une responsabilité presque républicaine, explique de son côté Patrick Bouffard, qui travaille à la veille sanitaire auprès des migrants pour Médecin du Monde. Il y a une urgence sociale et démocratique, et il y a surtout une urgence de dignité humaine. »Dans la capitale, les 24 000 hébergements d'urgence existants sont saturés. La situation de crise, elle, risque de durer.