Un bébé kangourou d'une espèce rare, le dendrolague de Goodfellow, est né fin décembre à la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris. Cette espèce vit en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans l'Océanie, et est en voie de disparition.
Actuellement, seule sa petite tête est parfois visible. Un petit kangourou est né à la Ménagerie du Jardin des Plantes à Paris. Il a été aperçu par les animaliers le 22 décembre pour la première fois, ce qui ferait remonter l'accouplement au 11 juillet.
"Après 44 jours de gestation, le petit est au stade larvaire, il est petit comme un gros grain de riz et va migrer sur les poils de la femme pour rejoindre la poche marsupiale. Ça se passe généralement la nuit. Elle se met en position assise et elle a préparé un petit chemin de salive pour que le jeune rejoigne la position marsupiale tranquillement", explique Aude Bourgeois, vétérinaire et directrice adjointe de la ménagerie du Jardin des plantes.
Un accouchement qui n'est pas sans risque. Car si dans la nature les animaux sont d'humeur solitaire, dans un zoo, ils vivent en cohabitation. "Le risque est de ne pas avoir détecté l'accouplement 44 jours avant et de laisser le mâle avec la femelle. Si le mâle est présent, il y a de grands risques pour que le jeune tombe par terre et qu'il n'y ait pas de développement qui se poursuive. Ensuite, il rentre dans la poche, se branche à une tétine et va y rester pendant 8 à 10 mois. Ce n'est qu'au bout de 4 à 5 mois qu'il va émerger", explique Aude Bourgeois.
Espèce arboricole
Les parents de ce petit animal viennent d'autres parcs animaliers. Kau Kau, la mère, est arrivée de Belfast en 2019. Le mâle, Saleb, qui a 8 ans, vient d'un zoo allemand.
Ces kangourous, les dendrolagues de Goodfellow, sont des marsupiaux et vivent dans les forêts de Papouasie-Nouvelle-Guinée, un immense archipel situé dans l'Océanie. C'est une espèce en déclin parce que chassés pour leur viande et victime de la baisse de leur habitat naturel, les forêts étant remplacés par des cultures.
"Cette espèce est particulière, ils sont arboricoles. On le voit dans leur adaptation morphologique. Ils ont une queue assez longue qui leur sert de balancier pour se déplacer de branche en branche. Ils sont essentiellement herbivores, ils vont manger des écorces, des plantes, des fleurs. Ils aiment bien les fleurs d'hibiscus", explique la responsable de la Ménagerie.
Et d'ajouter : "Comme c'est une alimentation très peu riche d'un point de vu nutritionnel, ils sont peu actifs. L'essentiel de leur temps dans la nature consiste à se reposer. Ils sont plutôt nocturnes et crépusculaires, ce qui explique qu'ils font la sieste en pleine journée. Ils s'activent en fin de journée et le matin."
Encore plusieurs mois à la Ménagerie
Le petit kangourou va rester encore de longs mois à la Ménagerie du Jardin des plantes puisqu'il va rester 8 à 10 mois dans la poche de sa mère et partira après son sevrage, au 13e mois. Le père, frustré de ne pas pouvoir être présent, a été autorisé à rejoindre la mère et la cohabitation se passe bien.
Il faut dire que c'est leur deuxième enfant. "Il est parti dans un autre parc. C'est une espèce rare dans les parcs zoologiques", précise Aude Bourgeois.
Selon elle, ces couples reproducteurs permettent de "contribuer à la préservation de l'espèce. Il faut que ces populations de réserve puissent continuer à grossir. Chaque naissance est importante pour la population en termes de diversité génétique. Le petit va partir dans un autre parc zoologique pour former un couple qui aura été constitué par le coordinateur du programme d'élevage".
Pour cette dernière, "ce qui justifie d'avoir des animaux en captivité, c'est d'avoir des animaux menacés dans leur pays d'origine et de sauvegarder leur espèce. De petits animaux menacés, car nous sommes sur une surface de 5 hectares".
D'ici là, le petit qui aura bientôt un nom, va sortir petit à petit de la poche de sa mère, pour découvrir le monde et les visiteurs.