NKM / Hidalgo : la guerre des impôts

Depuis plusieurs semaine, la fiscalité est devenu le champ de bataille des deux candidates à la Mairie de Paris. Une guerre des chiffres relancée ce mercredi 13 novembre 2013 par Nathalie Kosciusko-Morizet : selon elle, Anne Hidalgo préparerait un "plan caché" de hausses d'impôts.

C'est une bataille à distance que se livrent Nathalie Kosciusko Morizet (UMP) et Anne Hidalgo (PS) : les deux candidates à la Mairie de Paris ont trouvé dans la fiscalité un terrain d'affrontement sans limites... Les déclarations se succèdent depuis plusieurs semaines.

Ce mercredi 13 novembre 2013, la candidate UMP a accusé sa rivale de préparer un matraquage fiscal. La socialiste elle, maintient sa promesse de ne pas augmenter les impôts, document à l'appui.

Reportage de Patrick Ferrante et Abdel Joudi.


Petite synthèse, point par point, sur les déclarations et positions des deux candidates sur les thèmes de fiscalité.

Les impôts locaux

Comme Anne Hidalgo, NKM a promis de ne pas les augmenter si elle est élue. Mais elle fait campagne en accusant la municipalité sortante d'avoir augmenté de 40% depuis l'élection de 2001 cet ensemble regroupant taxes foncière, d'habitation, balayage, enlèvement des ordures etc (+40% d'impôts "prélevés sur les Parisiens", dit-elle).
Selon Bernard Gaudillère, adjoint aux finances de Bertrand Delanoë et pilier de l'équipe Hidalgo, la hausse est de 31%, le produit de ces impôts étant passé de 2,329 en 2001 à 3,052 milliards d'euros en 2012 (NKM parle d'une évolution de 2,2 à 3,1 mds sous Delanoë).
Argument des sortants: si les recettes fiscales ont augmenté c'est notamment parce que les contribuables sont plus nombreux ("+118.000 habitants" à Paris depuis 1999, soit +5,5%) et que la ville a aussi attiré davantage d'entreprises (+82.000 entre 2001 et 2013).
Côté impôts locaux, les taux de la taxe foncière et de la taxe d'habitation, inchangés de 2001 à 2008, ont été majorés de 9% en 2009 et de 8% en 2010. "Depuis 2010, ils sont restés strictement inchangés", fait-on valoir à l'Hôtel de ville.
NKM affirme que le taux de taxe foncière est passé de 7,1% en 2008 à 11,6% en 2010, soit "+60%, un record!". Pour M. Gaudillère "elle doit amalgamer les deux" taxes foncières perçues par la Ville et le département. En 2009, Paris a créé une taxe foncière départementale ("avec un taux faible de 3%") pour que les propriétaires aussi, pas seulement les locataires, contribuent au financement des dépenses sociales.
Anne Hidalgo, dans une note de cadrage budgétaire de son projet publiée mercredi, assure qu'"il n'y aura pas d'augmentation du taux des impôts durant toute la mandature" 2014-2020 (le taux est fixé par la collectivité locale, à l'inverse de la "base" -par exemple la valeur locative d'un logement- déterminée par l'Etat).

L'endettement

NKM assure que la dette a été multipliée par quatre pendant les deux mandats de Bertrand Delanoë, de 1 à presque 4 milliards d'euros attendus en 2014.
Selon la municipalité PS, elle a été multipliée par 2,8, passant de 1,4 milliard au 1er janvier 2001 à 3,9 milliards en 2014 (prévision du budget en préparation). La dette compte pour environ la moitié du niveau annuel des dépenses de la collectivité, là où d'autres grandes villes affichent des ratios d'endettement de 80%, dit l'équipe Hidalgo. Autre façon d'expliquer ce "faible" endettement: la Ville n'a eu recours à l'emprunt que pour 15% de ses 18 milliards d'investissements en l'espace de treize ans.

Les dépenses

Anne Hidalgo assure qu'elle va les stabiliser à leur niveau annuel actuel (environ 6,4 milliards d'euros). NKM veut les réduire d'un milliard sur six ans "sans toucher au service public" (crèches, bibliothèques, piscines etc).
Alors que son adversaire PS agite la perspective de suppressions d'emplois de fonctionnaires municipaux par milliers (jusqu'à "20.000"), la candidate UMP a donné quelques pistes mercredi pour parvenir à cette économie de 166 millions en rythme annuel: -50 millions "en travaillant sur la part compressible de l'absentéisme" des agents; -30 millions en réduisant la "suradministration" des services; -50 millions en réduisant leur "train de vie" (elle y inclut la diminution de 36 à 20 du nombre d'adjoints au maire); enfin "un dernier quart" d'économies en stoppant des dépenses "absurdes" (des préemptions d'immeubles, des subventions à des associations).
NKM fustige un gonflement des effectifs municipaux de 40.000 en 2001 à "54.000 fonctionnaires aujourd'hui". La Ville assure que ces effectifs ont été bloqués après 2008 (46.700 équivalents temps plein au 31 décembre de cette année-là).
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