Une étude Santé publique France publiée ce mardi affirme que l'incendie de Notre-Dame n'a pas causé d'augmentation "significative" de la concentration de plomb dans le sang des enfants allant à l'école ou vivant aux alentours de la cathédrale.
L’incendie de Notre-Dame de Paris – le 15 avril 2019 – n’a pas causé de hausse "significative" de la concentration de plomb dans le sang chez les enfants vivant où allant à l'école à proximité de la cathédrale. C’est ce qui ressort d’une étude menée par Santé publique France (SpF) et publiée ce mardi 20 juillet 2021. Les résultats permettent de conclure à l'absence "d'augmentation significative des plombémies infantiles" alors que les niveaux de concentration observés chez 1222 enfants "étaient proches de ceux estimés en population générale et plus faibles que ceux des enfants dépistés à Paris" lors d'autres études entre 2015 et 2018.
Pour rappel, l’incendie – qui avait provoqué une vague d’émotion à travers la planète – avait entraîné une large pollution environnementale au plomb à la suite de la combustion de la toiture et de la flèche de l'édifice. Un dispositif de surveillance avait alors été mis en place sur recommandation de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France.
Dépistages de 1 222 enfants
Entre le 15 avril et le 31 décembre 2019, SpF et le Centre antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) de Paris ont examiné 1 222 enfants de 0 à 17 ans dans les 1er, 4e, 5e, 6e et 7e arrondissements concernés par les recommandations de dépistage. Chez treize de ces enfants (soit 1,5%), des cas de saturnisme (intoxication causée par le plomb ou par les sels de plomb) ont été détectés, le taux de plomb dans le sang dépassant le seuil défini de 50µg/L.
Des sources "multiples" d'exposition au plomb ont été identifiées, qui correspondent à celles "retrouvées habituellement dans l'habitat ancien parisien", explique le rapport, précisant qu’"aucune source en lien direct avec l'incendie n'a pu être mise en évidence".
Plaintes contre X
Au début du mois de juillet 2021, la CGT Paris, l'association de soutien aux victimes de pollution Henri Pézerat et des particuliers ont déposé plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui, affirmant que "les enfants ont été manifestement exposés aux dangers de l'exposition du plomb".
Une autre plainte, également pour mise en danger de la vie d'autrui, avec constitution de partie civile, avait été déposée en avril par l'association Robin des Bois. Elle doit permettre l'ouverture quasi-automatique d'une information judiciaire et la désignation d'un juge d'instruction.
Deux ans après, les enquêteurs ont terminé leurs investigations, mais une longue phase d'analyse des prélèvements doit encore s'étendre sur plusieurs mois pour essayer de déterminer l'origine de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris.